POEMES SUR LA VIE ET SES REALITES

 

 
73.  La misère  (Françis Jammes 1868-1938)

 

Un pauvre sans logis, repoussant, m'a dit : j'ai
Bien mal aux yeux et le bras droit paralysé.
Bien sûr que le pauvre diable n'a pas de mère
Pour le consoler doucement de sa misère.

 
               Il vit comme cela : pion dans une boîte,
               Et passe parfois sur son front froid sa main moite.
               Avec ses bras il fait un coussin sur un banc
               Et s'assoupit un peu comme un petit enfant.

 
Mais au lieu de traversin blanc, sa vareuse
Se mêle à sa barbe dure, grise et crasseuse.
Il économise pour se faire soigner.
Il a des douleurs. C'est trop cher de se doucher.

 
               Alors, il enveloppe dans un pauvre linge
               Tout son pauvre corps misérable de grand singe.
               Un pauvre sans logis, repoussant, m'a dit : j'ai
               Bien mal aux yeux et le bras droit paralysé.

   (De l'Angélus de l'aube, à l'Angélus du soir)

 

74.  Mon vieil habit  (Pierre Jean de Béranger 1780-1857)

 

Sois-moi fidèle, ô pauvre habit que j'aime !    
Ensemble nous devenons vieux.
Depuis dix ans, je te brosse moi-même,
Et Socrate n'eût pas fait mieux

 
Quand le sort à ta mince étoffe
Livrerait de nouveaux combats,
Imite-moi, résiste en philosophe ;
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.

 
Quand le sort à ta mince étoffe
Livrerait de nouveaux combats,
Imite-moi, résiste en philosophe ;
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.

Du premier jour où je te mis
Tu fus chanté par mes amis
Ton indigence qui m'honore,
Ne m'a point banni de leurs bras

 
Tous, ils sont prêts à nous fêter encore :
Mon vieil ami ne nous séparons pas.

 
Ne crains plus nos jours de courses vaines
Où notre destin fut pareil.
Ces jours mêlés de plaisirs et de peines
D'amours, de pluie et de soleil.
Je dois bientôt, il me semble,
Mettre pour jamais : l'habit bas,
Attends un peu, nous finirons ensemble
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.

 
 
Charlot et le kid

 

75.  Une petite lumière          

 

Qu'est-(ce) qui n(e) va pas ce soir ?
T'as l'air abandonné ?
Tu broies encore du noir,
Pourquoi te chagriner ?

 
Cherche dans l' Univers
Espère et tu verras :
Une toute petite lumière,
                   
Qui vient et grandira,

 
De sa flamme invisible
Elle réchauffera ton coeur
Apportant dans ta vie :
Un peu de sa chaleur.

 
Ignore les gens avides qui vivent dans les nuages
Et regarde le soleil qui t'invite au voyage
Pour les yeux d'une biche tu changeras ton destin,
En voyant le printemps fleurir sur ton chemin...

 
Alors encore une fois, tu os(e)ras dire : je t'aime
Et tu trouv(e)ras la force qui résout les problèmes
Même si tu as mille raisons de pleurer sur toi-même,
N'oublie pas que les autres ont aussi de la peine

 
Et qu'ils cherchent comme toi :
Cette petite lumière,

Qui vient d'un Univers
Où seul l'amour est LOI !

 
Garde bien cette étincelle,      
Au fond de ta mémoire
Il suffira d'y croire.
Pour voir la vie plus belle

 
Dans la nuit recouverte de brillants solitaires,
L'infini vous invite
dans un monde de lumières
Garçons et petites filles, perdus sur cette Terre
Prenez toujours le temps de faire une prière.

(Jean-Claude Brinette)

 Nouveau : la version animée PPS de Jacqueline Zauli :
Animation : Une petite lumière
(Cliquez sur le lien pour démarrer l'animation)

  

76.  Toi, qui redoute l'hiver...

 

1.
Toi, seul(e) sur cette terre,
Qui vit l'angoisse : la nuit,
Pourquoi vivre solitaire,
Si tu peux " être ami(e) " ?

 
2.
L'assoiffé de Justice,
Indulgent pour toi-même,
Ne sois pas égoïste
Pense aux autres dans la peine

 
3.
Certes tu mènes ton combat
Mais tu ne penses qu'à TOI !
Et tu les entends pas
Te dire " j'ai faim, j'ai froid... "             

 
4.
C'est difficile de croire
Que tant de gens en France
Sont sans-abri, le soir
Au pays d'abondance !

 
5.
Petite vieille toute en noir
Tu cours vite à l'église
Compenser tes devoirs !
Tu n'as qu'une seule hantise :

 
6.
Devoir mourir bientôt
Prends donc le temps qui reste
Pour réparer tes torts
Et tes manques de tendresse.

 
7.
Si la jeunesse qui s'aime,
Te rappelle ton passé,
Pourquoi refuses-tu l'aide
Qu'un jour on t'a donné ?

 
8.
Ils regardent tous par terre
Et jamais dans les yeux !
Essaie d'être sincère
Et ne sois pas comme eux !

 
9.
Ecoute ta conscience :
Elle n'a ni bras, ni jambes,
C'est le chemin de l'enfance,
La seule voie qui enjambe,
10.
Le monde et ses problèmes
Qui libère de la chair
Et éloigne la haine
C'est la meilleure prière.

(Michel Carus) 

 

Le concert d'André Rieu de 2005
avec la participation de 35 enfants venus spécialement de Nagasaki au Japon
pour chanter nos chants de Noel et de Paix.
Lien vers la vidéo du concert :

http://www.youtube.com/watch?v=GKoGsgy8H9E

 

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