Les  dieux  de  SUMER

 entre l'an -3000 et l'an -2000 av. J.C.

 

 

La Bible n'a pas simplement emprunté l'Histoire de la création du monde, du déluge et de la tour de Babel aux mésopotamiens, elle en a adopté le fond et les grandes lignes, même si certains récits ont été décalés dans le temps et si les noms des principaux personnages ne sont pas les mêmes dans ces deux pays très différents l'un de l'autre.

Curieux phénomène déjà constaté identiquement dans la période égyptienne où l'on assiste entre -3000 av. J. C. et -2750 (période Imhotep) à un véritable réveil de la conscience et à une réforme complète de la religion (en parallèle à l'introduction de l'art, de l'écriture et des sciences). A cette même période on constate également en Mésopotamie et surtout dans la région la plus fertile située entre les deux fleuves nourriciers qui sont : le Tigre et l'Euphrate à l'introduction dans la vie courante de cultes à des divinités moins cruelles et plus empreintes d'esprit de justice.

Nous allons donc remonter dans le temps pour étudier quelles étaient les divinités que le peuple mésopotamien honorait dans cette première période allant de -3000 à -2000 :

 

1.  "AN" le dieu Suprême Sumérien désigné par une étoile

 

Le plus grand des dieux de Sumer s'appelait AN chez les sumériens Ce nom se changera en ANU ou ANOU 1500 ans plus tard chez les babyloniens. Son nom signifie " ciel ". AN est le plus grand des dieux et personnifie le ciel, il est l'instance suprême. Le chef souverain qui dirige tout l'UNIVERS.

Etroitement lié à la royauté (le Christ parlait également d'un royaume des Cieux), An préside l'assemblée des dieux, ou des êtres ayant acquis l'immortalité. Deux temples qui lui étaient consacrés : l'un à URUK et l'autre à Lagash. Même s'il restera longtemps le dieu dominant, son fils Enlil le remplacera progressivement à partir des années -2500, mais son culte continuera d'être pratiqué.

Au IIIème millénaire avant notre ère, AN était souvent représenté par un taureau dont le mugissement était comparé au tonnerre. AN était la force invisible qui fait germer les semences et le blé : ces céréales qui constituent la nourriture de base.

Il est la divinité bienveillante de l'eau (source de vie) et de la végétation, de toute la nature qui lui obéit. Il deviendra rapidement le dieu suprême de l'autorité familiale et civile, et le garant de l' ordre moral.

 

2. ENLIL : le Fils " BIEN-AIME " du dieu AN

 

ENLIL est le dieu des airs, (son nom signifie Seigneur des vents) Dans un terme plus large, il est aussi : le dieu esprit, le Seigneur de l'atmosphère qui permet aux hommes, aux bêtes et à la végétation de respirer, de grandir et de vivre.

ENLIL devint rapidement le dieu suprême qui possède à la fois l'énergie et la force. Dieu de la justice il peut à la fois punir ou récompenser. Exécuteur des décisions célestes, il sert d'intermédiaire et de médiateur entre son père An et les humains de notre Terre.

Au temps de Sumer ENLIL était considéré comme le dieu qui donne aux rois terrestres le pouvoir de gouverner leurs sujets. Son temple se trouvait à Nippour au centre de Sumer. C'était une ville sacrée et un grand lieu de pèlerinage, c'était l'endroit où l'on sacrait les rois.

Dans un vieille légende Enlil aurait séduit la déesse des céréales NINLIL pendant qu'elle se baignait toute nue dans le canal proche de Nipour, il abusa de la jeune déesse et la mit enceinte. Les dieux condamnèrent les deux époux à descendre aux enfers en leur reprochant leur union d'où sortit le petit dieu NANNA qui devint le dieu de la lune et le principal dieu de la cité d'Ur.

Cette manière très orientale d'expliquer les divers quartiers de l'astre de la nuit a été utilisé par les sumériens, puis les babyloniens pour symboliser la lutte du bien et du mal, des ténèbres et de la lumière qui sans cesse disparaissent et renaissent. Nous retrouvons à peu de choses près ces mêmes principes en Egypte Ancienne où Rê dieu de la lumière occupait une place primordiale comme facteur essentiel de la vie et de la lumière.

De même ENLIL restera le dieu bienveillant, le roi du ciel et de la Terre, la source de l'abondance et de la prospérité qui prend les humains en pitié, les chauffe, les nourrit et les éclaire de sa lumière :

ENLIL est le roi devant qui les dieux s'humilient et se prosternent ENLIL dont les ordres étaient considérés comme la parole sainte.

Le Seigneur qui décrète à jamais les destinées, celui dont les yeux élevés parcourent le pays et dont la lumière scrute le coeur de tout le pays

ENLIL qui impose dans la Cité la crainte et la révérence, qui ne tolère pas l'impie, le méchant et l'oppresseur, l'arrogant et celui qui viole sa parole et ses traités,

Lui qui ne laissera pas le pervers et le méchant s'échapper des mailles de son filet...

Sans lui, les poissons de la mer ne pondraient pas leurs oeufs,
Sans lui, les oiseaux du ciel ne bâtiraient point de nids,
Sans lui, les nuages ne donneraient plus de pluie,
les arbres ne donneraient plus de fruits,
les champs et la prairie n'auraient plus de fleurs...

Impressionnant langage trouvé dans les sables irakiens et que l'on rapprocher de ceux trouvés dans la Vallée du Nil, même si les noms des divinités ont changé, il reste cette omniprésence du spirituel du grandiose, de l'invisible et des incroyables forces cachées !

 

3. ENKI - le dieu de l'eau douce : " Source génératrice de vie "

 

Dieu de l'intelligence et de la destinée. (Il fera construire l'arche pour sauver une famille du déluge). On attribuait sa présence terrestre dans un temple situé dans la cité d'Eridou. Il est le frère d'Enlil. Parfois il représentait un dieu rusé, intelligent malin et fourbe. Il conduisait le cours des grands fleuves et des canaux d'irrigation dont il puisait l'eau dans de grands lacs tampons.

Enki est encore une fois comparable au mythe de l'inondation bienfaisante nécessaire qui fait renaître et multiplier les grains de la Vallée du Nil et qui par sa mort assure le pain des hommes pour l'année à venir...

Une vieille légende raconte qu'un jour son épouse la déesse NINHOURSAG, une divinité terrestre (!) remarqua qu'Enki poursuivait de ses assiduités ses propres filles. Avec l'aide d'UTU le grand dieu de la justice, elle obtint en réparation que " huit graines qu'ENKI avait avalées, ressortent de son ventre et donnent naissance à huit jeunes filles pour remplacer les fleurs déflorées... Enki deviendra le dieu EA dans la période : Assyro-Babylonienne.

 

4. NINHOURSAG OU NINMAH : La "Déesse Mère" aux faces multiples

 

Comme nous l'avons vu précédemment NINHOURSAG pouvait se présenter sous plusieurs formes, on l'appelait NINLIL lorsqu'elle était la femme d'ENLIL et NINKI lorsqu'elle était l'épouse d'ENKI, enfin sous le nom de NINTUR elle devenait la déesse de l'accouchement et on la représentait (comme l'égyptienne ISIS) entrain d'allaiter son enfant.

En tant que Déesse de la fertilité elle était la mère qui donne forme à la matière et décide de l'issue de chaque naissance. Sous le nom de NINMAH ou INANNA, elle devenait la dame majestueuse et la mère de toutes les créatures vivantes.

Considérée comme la protectrice de la nature et des animaux sauvages épris de liberté, elle aime les sentiers sauvages et les oasis des déserts. Sur terre elle habita l'île de Dilmoun que la légende considère comme l'endroit où se trouvait le Paradis terrestre ...

C'est là qu'elle se serait unie à ENLIL pour lui donner un fils qu'ils appelleront NINHOURTA. Cet enfant qui se présenta sous la forme d'un grand oiseau dont les ailes déployées dans le ciel annonçaient l'orage, (la fertilité des graines, donc la nourriture). Il reçut en grandissant la possibilité d'être tantôt l'oiseau de proie, (comme Horus le fils d'Isis et d'Osiris que les égyptiens représentaient sous la forme d'un faucon), tantôt Ninhourta symbolisait un homme conducteur de char avec une tête de lion, lorsqu'il se lançait à l'assaut des adversaires. C'est pourquoi les sumériens le considérèrent également comme leur dieu de la guerre.

Mon époux, le beau grenier, l'étable sacrée,
La maison où se décide le sort de tous les pays,
le peuple et tous les êtres vivants sont guidés,
Moi Inanna, je les préserverai pour toi,
Je veillerai sur " ta Maison de la vie " le rayonnant lieu de merveilles du pays,
Sur cette maison d'abondance et de longue vie Moi Inanna, je la préserverai pour toi.

Un jour l'agressivité de Ninhourta provoqua un soulèvement de toute la nature, même les pierres se mirent sur le sentier de la guerre. Certaines d'entre elles se mirent du côté de Ninhurta, d'autres l'affrontèrent et furent vaincues. Pour récompenser celles qui lui étaient restées fidèles, NINHOURTA changea les petites pierres simples en pierres précieuses de toutes les couleurs, tandis que les autres restèrent à leur état naturel.

Les pierres ont-elles une vie cachée ? Peuvent-elles exprimer une sensation ? Un jour, Jésus de Nazareth entra dans Jérusalem pendant que la foule l'acclamait et que ses disciples criaient très haut :

 

5. L'histoire de DUMUZI et de la déesse INANNA

  

INANNA est selon les légendes soit la fille du dieu AN, soit la fille de son fils ENLIL, le dieu des airs. Chaque grande ville de Sumer lui consacrait au moins deux temples.

Le berger DUMUZI également né dans une caverne est en sumérien l'équivalent de TAMMOUZ, le futur dieu babylonien des récoltes et de la végétation né d'une vierge, il est aussi le petit dieu des brasseurs de bière.

De même INANNA, l'épouse de DUMUZI, est considérée comme la déesse de l'AMOUR et de la fertilité. Elle est la première déesse-femme et se classe dans la hiérarchie suprême de l'assemblée des divinités sumériennes à la 4è place immédiatement après la " triade " : AN, ENLIL et ENKI. Elle sera plus tard assimilée à la déesse ISHTAR des babyloniens.

Une vieille légende raconte que lors d'une incarnation terrestre la grande déesse avait épousé le berger Dumuzi. Comme elle s'ennuyait la déesse INANNA se rendit parée de ses plus beaux bijoux au royaume des morts, où régnait sa soeur la terrible ERESHKIGAL. Elle traversa les sept portes qui gardent le pays de non-retour en acceptant de déposer à chaque porte un bijou et même ses vêtements royaux pour payer son droit de passage.

C'est donc toute nue qu'elle se présenta devant le trône de sa soeur entourée des sept juges des morts. Sans complexe elle déposa sa soeur de son titre et s'installa sur son trône. Mais les sept juges la condamnèrent à mort et la firent pendre à un crochet où son corps se décomposa rapidement.

Après trois jours et trois nuits, la servante d'Inanna NINSHUBUR, alla se plaindre en pleurs à ENLIL qui déclara que les enfers n'étaient pas de sa compétence. Sans se décourager Ninshubur demanda audience à ENKIL qui ne put supporter l'idée de voir sa soeur finir sa vie comme un vulgaire morceau de viande. Il créa donc deux êtres sans sexe à qui on ne pourrait pas empêcher l'entrée au pays de la stérilité et leur remit les herbes et l'eau de la vie éternelle qui seules pourront la faire renaître.

Arrivées au monde des morts, les deux créatures eurent le droit de ressusciter Inanna à condition qu'un remplaçant lui fut trouvé ! Revenue au pays des vivants accompagnée d'une escorte de petits démons (les Gallas), Inanna revint à OUROUK où elle eut la surprise de trouver son mari DUMUZI entrain de festoyer joyeusement au lieu de prendre le deuil. Inanna très indignée le désigna pour être son remplaçant aux enfers. Immédiatement les vilains petits démons l'emportèrent au royaume de non retour.

Pour alléger son sort, la déesse Inanna autorisa Geshtinanna, la soeur de Dumuzi, déesse du vin à prendre sa place tous les six mois par alternance. Inanna la Reine du ciel, devient elle aussi un symbole de la résurrection, comparable aux pouvoirs de légende détenus par la déesse égyptienne ISIS qui a fait revivre son époux Osiris assassiné et déchiqueté par son méchant frère Seth et s'est même fait féconder post-mortem par l'esprit de son époux d'un fils qu'elle nommera HORUS.

Comme on le constate cette idée de résurrection fait déjà son chemin dans les pays du Moyen-Orient : 5 à 8 siècles avant la période Abraham.

 

6. La " GRANDE DAME " d'UR

 

On peut juger de la ferveur religieuse dans le culte Chaldéen par le haut patronage dédié à INANNA :

                   " la GRANDE MERE UNIVERSELLE " encore plus communément appelée :

" la GRANDE DAME d'Ur et la SOUVERAINE de TOUS PAYS..."

laquelle recevait sous sa haute protection pas moins de SIX temples, tous entourés de cours et protégeant les autres temples :

Personne ne sait exactement quand fut introduit le culte de la Grande déesse Mère dans l'Histoire humaine, souvent associé avec une maternité virginale. Ce culte matriarcal archaïque est lié à un type de société et de vie en communauté à la période où le mariage n'existait pas.

Coïncidence frappante, certaines tribus indiennes du Mexique célébraient dès l'époque pré-colombienne le jour de fête de leur reine céleste au... 8 septembre !

Malgré que nos deux mondes ne communiquaient pas entre eux, l'Eglise de Rome a choisi la même date pour célébrer la naissance de la Vierge Marie. Il y a donc un rapport avec la fête du 8 septembre du calendrier Julien -2000 ans avant notre ère où l'étoile la plus brillante de la Vierge nommée SPICA pénétrait dans les rayons du soleil (naissance héliaque) et en ressortait le 15 Août !... (au coucher héliaque)

Est-ce un hasard si le signe du lion précède celui de la Vierge et si les habitants d'Asie Mineure représentèrent leur Grande Reine divine Cybèle avec un lion à ses pieds ? Ou si le signe des Gémeaux vient neuf mois après celui de la Vierge devenue mère ?

Les sumériens honoraient depuis l'antiquité LA MERE des dieux, des hommes, des animaux et des plantes ! A l'époque babylonienne, la sumérienne Inanna devint Ishtar : la mère suprême et la reine des moissons.

L'étoile la plus brillante de la constellation de la Vierge dans le Zodiaque s'appelait " Spica, l'épi de blé " or on représentait généralement la déesse Ishtar en jeune femme portant dans sa main : un épi de blé !

En ce qui concerne l'image de la reine du ciel enfantant un dieu, elle remonte aux origines de la civilisation humaine et il n'est pas rare de trouver dans beaucoup de religions une vierge qui met au monde un enfant divin et le porte ou l'allaite sur ses genoux.

Sous l'époque d'Alexandre les grecs célébraient également la naissance d'un petit "éon" né d'une vierge le jour du solstice d'hiver (21 décembre). Tandis que la déesse Eos qui personnifiait l'aurore ouvrait toutes grandes les portes du ciel pour laisser passer chaque matin le char de son frère Hélios : le soleil...

Chez les arabes ce signe de la Vierge représentait la mère nourricière de tous les humains, Etrange également cette inscription datant de l'époque romaine près El Margeb où on a retrouvé gravé sur une pierre en caractères punique cette inscription :

" Sainte Reine du ciel, sois-nous favorable ! "

Les cultes de Marie, d'Isis en Egypte, d'Ashtarté de Phénicie, de Lakshmi en Inde, de Cybèle en Anatolie, de Tanit à Carthage, ou de la déesse atzèque Tetlo-Inau... ont des points communs parce qu'ils nous rappellent que nous étions et restons des enfants fragiles qui avons besoin de l'élément féminin pour être aimé, protégé et consolé.

La conviction d'avoir au ciel une mère secourable qui veille sur nous et en particulier sur les plus démunis et les situations sans espoirs est un formidable cadeau d'espérance du ciel qui bouleverse toutes les valeurs humaines et fait renaître une étincelle d'espoir à ceux qui sont perdus dans une nuit noire...

Au fond qui peut affirmer qu'il n'y a pas de miracles dans les autres religions lorsque les prières sont ferventes et sincères ?

Ainsi s'exprimaient les sumériens il y a 4 000 ans à leur Grande Reine protectrice au ciel :

Etoile bienveillante des cieux, nombreux sont les opprimés et les opprimées, les gens humbles et les sans pouvoirs qui vous suivent sans cesse chaque jour.
Je me suis tourné vers vous, je vous ai appelée, parce que " vous savez faire un geste de bonté."

  

7. L'étrange pyramide du " cimetière royal d'UR "

 

Il s'agit bien d'une pyramide à étages, comme le furent les premières pyramides construites dans la Vallée du NIL et au Mexique...

Toujours est-il que cette nécropole n'est pas un temple d'adoration à un grand dieu ou autre petite divinité protectrice, mais bien une pyramide de conservation des corps, bâtie il y a plus de 4 600 ans ! C'est à dire entre -2650 et - 2600, selon les identifications des deux rois d'Ur : Meskaladung et Akalamdung que Sir Leonard Wolley a mis à jour en 1921 de notre ère ! Or cette date se situe juste après la période du grand Premier-Ministre égyptien : Imhotep.

Il est fort probable que des quantités d'autres pyramides ont été bâti pour des fonctions similaires, mais les sables du désert et les voleurs de tombes se sont chargés de piller ces trésors de grande valeur. Pour le reste, les pierres ont dû servir de matériau de construction pour les immenses projets d'Assur, de Ninive, Babylone, Alexandrie etc ...

A noter que ces premiers rois connus de la Terre ont été enterrés avec leurs richesses personnelles : bijoux, or, argent, mobilier, vaisselles et pièces d'art à la manière des grands pharaons égyptiens...

 

8. Les habitants de Sumer et leurs dieux

 

Plus qu'une philosophie, l'homme de Sumer était conscient de sa petitesse et du pouvoir spirituel que sa prière aux dieux pouvait lui apporter pour soulager sa modeste condition :
Je me suis tourné vers toi ô mon dieu,
je suis venu en ta présence,

Je t'ai cherché ô mon dieu,
je me suis agenouillé à tes pieds, accueille ma prière...

Et comme si le Livre de la sagesse s'était inspiré des recommandations sortie d'un âge indéfinissable , certaines phrases ont un sens si identique qu'on les croirait écrites par le même auteur :

Sois secourable, rend tous les jours de bons services,
A celui qui t'a fait du mal, rend le bien en échange !
Sois juste avec celui qui est méchant.

Ne dédaigne pas ceux que le destin éprouve,
Ne calomnie personne et ne prononce que de bonnes paroles.

Même si les sumériens aspiraient à une vieillesse heureuse, ils ne craignaient pas le pays sans retour (des morts), ni le jugement des sept juges qui habitent au royaume des ténèbres.

Comme pour les premières dynasties égyptiennes on trouve également dans les anciens textes sumériens les descriptions du Royaume d'AN, du paradis terrestre perdu, de la présence d'anges gardiens invisibles aux côtés de chaque individu qui fait le bien !

Envoyés des dieux ces esprits auraient pour mission de nous aider à choisir la meilleure solution entre celles que le destin nous propose et surtout à résister aux tentations des mauvais esprits qui nous incitent aux vices et à l'égoïsme !

Et le poète sumérien d'ajouter :

" Les jours de l'homme sont comptés, mais quoiqu'il fasse, il ne soulève que du vent ! "

Quel contraste avec les périodes de violences qui allait envahir toute la Mésopotamie !

 

9. Dieux secondaires et lieux sacrés :

 

ANSHAR (l'horizon) et KISHAR : un couple de dieux primitifs qui émergèrent du monde souterrain sous les eaux. Leur union donna naissance à AN le créateur du ciel et de la Terre.

DILMOUN : Le paradis terrestre où jardin divin. Dans certains textes une île située dans le Golfe de Bahrein, sur d'autres tablettes ce paradis se serait situé entre l'Euphrate et le Tigre! Selon la légende : la faim, la maladie, la vieillesse n'y existaient pas, on comparera souvent cet endroit à l'Eden de la Bible.

EKOUR : Nom du temple d'Enlil à Nippour où se réunissait l'assemblée des dieux.

GILGAMESH : Le roi d'OURUK aux actions légendaires qui aurait vécu vers -2700. Comme Ulysse ou Héraclès, il est l'acteur d'un livre d' aventures fantastiques où se mêlent l'amitié née de victoires contre un géant, un taureau céleste, la mort de l'ami ENKIDOU, la recherche du secret de l'immortalité et la fatalité qui le laisse comme tous les humains attendre la mort dans son palais d'Ouruk.

 


Gilgamesh - Palais de Dûr-Sharrukin

 

MYLITTA : La déesse babylonienne du plaisir sexuel. Selon Hérodote toute femme de Babylone devait se rendre une fois dans sa vie au temple d'Ishtar et devait s'offrir à tout homme qui le lui demandait au nom de Mylitta.

NAMTAR ou IRRA : l'ancien dieu des fléaux, son nom est synonyme de fatalité en particulier lorsque les hommes sont touchés par des épidémies mortelles. ENLIL qui détestait les hommes trop bruyants et le vacarme inutile, envoya Namtar sur la terre, mais surpris par toutes les offrandes que les hommes lui avait offert, il s'en alla discrètement

NANNA  :  le dieu de la lune, souvent représenté par un jeune taureau aux puissantes cornes et le menton garni d'une belle barbe bleue. Le peuple et les rois craignaient énormément les éclipses et multipliaient les prières rituelles et les offrandes pour calmer les dieux courroucés auteur des disparitions du soleil.

NERGAL : le dieu babylonien de la guerre, époux d'Ereshkigal et dieu de la mort, Nergal sera identifié au dieu ASSOUR des assyriens en perpétuel conflit avec son rival Mardouk le dieu des babyloniens.

NINSOUN : Une déesse vache de la fertilité dont le nom signifie : " la dame des vaches sauvages." Fait penser à la déesse Hathor. On lui attribue la naissance du dieu DUMUZI, du héros Gilgamesh et la maternité de Goudéa (le roi de Lagash en - 2142).

NINTUR : Son nom signifie " Celle qui donne forme, la Déesse-Mère, " elle est le modèle de toutes les autres déesses, c'est celle qui met au monde. Mais seul Enlil pouvait lui donner la permission de laisser mourir un petit enfant.

SHAMASH : Dieu soleil, associé à la justice. Il a deux serviteurs : Kittu (la vérité) et Mesharu (l'intégrité.) Habituellement représenté par un roi assis sur son trône. A l'époque babylonienne son symbole sera le disque solaire avec à l'intérieur une étoile à quatre branches.

 


Shamash - le dieu du Soleil, assis sur son trône - tablette de Sippar - XIe siècle avant J.C.

 

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