Les premiers livres égyptiens 

 

 

Il est plus que probable que les Egyptiens ont appris l'usage des écritures dès les deux premières dynasties, même si les premiers textes ou dessins en langage hiéroglyphe sont apparus vers -2400, sur les murs de la Pyramide du Roi OUNAS de la cinquième dynastie officielle (règne de -2397 à -2364). Désormais, ces écritures continueront d'être peintes, gravées ou recopiées sur de nombreux mastabas (tombes) des nobles et sur la plupart des pyramides royales pendant toute la période de l'Ancien Empire.

Les textes se rapportent surtout à la foi et la religion : mythes de la Création du monde, maîtrise des moeurs et de la conscience, recherche de la perfection et vie exemplaire que doivent mener le roi et tout être humain appelé à une renaissance spirituelle.

 

Les textes des Pyramides :

 

Hiéroglyphes à caractère religieux gravés sur les murs des pyramides, ces extraits de prières sont des recommandations qui accompagnent l'âme du roi défunt dans son inévitable parcours vers l'au-delà. Comme le soleil disparaît le soir dans la grande nuit étoilée pour rajeunir et réapparaître le matin, l'âme doit traverser la nuit pour renaître dans l'autre monde, pleine de forces et rajeunie.

Plusieurs dieux font partie de ce rituel :

Sokar : l'ancien dieu de Memphis qui est représenté sous l'apparence d'un homme momifié, soit dans une sorte de châsse gardée par deux jeunes filles dans sa barque appelée Hénou qui lui permet parallèlement au parcours de Rê, père de la lumière et de la vie, de traverser le Nil pour réapparaître sur l'autre rive.

Osiris : le dieu et le grand JUGE des MORTS, toujours accompagné à son tribunal suprême de THOT dieu de la Sagesse et de MAÂT la déesse de la vérité.

 

Les textes des sarcophages :

 

Messages plus courts apparus vers la fin de l'Ancien Empire essentiellement sur des tombes de notables et qui reprennent en partie les Textes des Pyramides auxquels on a ajouté des croyances locales. Ces écrits sont basés sur des réflexions théologiques qui vont elles-mêmes inspirer les formules du Livre des morts.

Pour devenir fonctionnaire, il fallait faire les études de scribe, et comme les fonctionnaires étaient nombreux sous le Nouvel Empire, les papyrus et documents ont largement fleuri à cette période, citons entre autres :

 
Le Livre des lois : " quarante rouleaux " dont Moïse s'est probablement inspiré pour dicter son décalogue et ses Livres qui prévoyaient tous les actes de la vie quotidienne et spirituelle. Seuls quelques extraits nous sont restés, découverts sur la stèle d'Horemheb à Karnak où les écritures mentionnent la promulgation de lois plus sévères contre les agitateurs pouvant aller jusqu'à la peine de mort et contre les fonctionnaires indélicats accusés d'avoir détourné des recettes de l'Etat, une punition de cent coups de bâton dont cinq d'une sévère violence, enfin l'exil ou l'ablation du nez.

Déjà dans l'Ancien Empire on coupait la langue aux gens parjures ou une main à ceux qui avaient falsifié des sceaux ou des documents.

 

Comme le Livre des DEUX CHEMINS, le Livre de l'AMDOUAT est également un Livre funéraire dont on a retrouvé une partie des textes sur 22 sarcophages du Moyen Empire à Hermopolis. Il exhortait les humains à la bonne conduite sur Terre. L'Amdouat contenait également une carte du monde inférieur composé de douze régions que les âmes devaient franchir après leur trépas sur terre.

Semblables aux douze heures durant lesquelles le soleil disparaît pour entamer sa course nocturne, le dieu Rê de Lumière montrait le chemin de la renaissance spirituelle à l'âme corporellement morte et qui recevait dans ce Livre un recueil de prières qu'elle devait prononcer en suivant la lumière qui l'amène au pays de " l'AMENTI ", où règne Osiris assisté de Mâat la déesse de la vérité.

Dès lors l'Amenti apparaît comme le Royaume des Cieux, l'endroit où ne sont admis que ceux qui seront trouvés justes, après avoir mené une vie exemplaire d'assiduité au culte divin et de bonté et de tolérance conciliatrice vis à vis de leur prochain.

" Heureux ceux qui arrivent dans la demeure des justes ! Personne n'y parvient sinon celui dont le coeur est exact à pratiquer l'équité. Là, pas de distinction entre le riche et le pauvre ! Seul y entre celui qui sera justifié par la balance et le poids (de la plume de vérité) devant le Seigneur de l'Eternité. " (traduction Lefèbvre)

 

Dans ce Livre se trouve également l'appel aux vivants pour qu'ils entretiennent les tombes et purifient les statues, comme une menace ce Livre ajoute " l'entrée de l'Amenti peut être fermée aux indifférents " en contre partie les morts promettent leur intercession au passant charitable pour qu'il obtienne une récompense...

Dès la fin de l'Ancien Empire certains égyptiens n'hésitaient pas à écrire des lettres à leurs morts sur des papyrus qu'ils plaçaient en évidence sur la table des offrandes des sépultures pour demander l'aide du défunt dans la vie courante ou une guérison. La famille était persuadée que leur mort revenait de temps à autre par une porte dessinée sur le mur pour visiter sa tombe.

Les LITANIES de Rê ou les soixante quinze formes de manifestations de la divinité solaire.

 

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