La révolution religieuse d'AKHENATON 

 

 

Situation familiale des grands parents d'Akhénaton :

THOUTMOSIS IV 1ère épouse : MOUT EN WIYA (ou Moutemouia)
2ème épouse : la princesse Artatama du Mitanni

-  trois fils naquirent de la 1ère épouse - deux mourront en bas âge,
le troisième devint le futur   : Aménophis III.

 

Situation familale du père d'Akhénaton :

Mariages et harem d'AMENOPHIS III ou Amenhotep III

1ère épouse : la reine Tiy - mère d'Aménophis IV et de
4 filles : Sit Amon, Isis, Nebeptah, Henout-taounebou

 

  Autre épouse d'Aménophis III : la princesse GILOUKHIPA
  du Mitanni, fille de Sutarna II et ses 317 femmes de
  compagnie ... (extrait de la quatrième série de scarabées.)

 
  Autres épouses d'Aménophis III : les princesses Henout,
  Nebet Nouhe, Tia-ha et mariage à l'âge de 44 ans (soit 2 ans
  avant sa mort) avec la princesse Tadou Khipa, fille du
  Tushratta roi du Mitanni.

   Enfants d'Aménophis III et demi-frères d'Aménophis IV :

  • prince SMENKH - Kâ - Rê  ( futur co-régent)
  • prince BAKTET - Amon
  • prince TOUTANKH -Amon  ( futur pharaon ) 

 

Les liens entre Tiy et Néfert'iti - épouse d'Akhénaton :

Y O U Y A de Djarouka (près d'Akhmîn)
Connétable du roi et Maître des chars

et son épouse
T O U Y O U

Leurs enfants :

1 fille Tiy
1ère épouse
  d'Aménophis III

  1 fils Ay qui épousa TEY

leur fille Mout-Nodjme
épousa le Roi Horemheb
  Tey fut la mère adoptive
de la reine Nefert-iti

  2ème fils AMEN

2ème gd prophète
d'Amon et le plus
grand prophète d'
ATOUM-Rê

 

La  personnalité  du  Roi  AMENOPHIS III   (règne de -1410 à -1372)

 

 

Selon certaines inscriptions de statuettes, Youya le père de Tiy et d'Ay serait le frère de MoutEm -Wiya la première épouse de Thoutmôsis IV et même si l'on feint d'ignorer les origines exactes de la reine Néfert-iti, " la belle est venue " cet énoncé sous-entend que la future reine (même si elle a été élevée en Egypte) est vraisemblablement arrivée très jeune en Egypte pour être promise dès l'enfance au futur prince héritier de la couronne.

Même si dans un premier temps, elle fut mise sous tutelle et confiée à Tey pour être élevée à Akhmîn dans la maison d'AY et de son père YOUYA comme leur fille adoptive.

De petite taille (1m57) Aménophis III que l'on représente avec une obésité croissante avec l'âge, était plus un diplomate qu'un homme guerrier. On ne lui attribue qu'une petite campagne en Nubie dans la cinquième année de son règne. Par contre ses généraux eurent tous pouvoirs pour mener des campagnes jusqu'à Sidon et renforcer les fortifications en Canaan. Une alliance écrite liait l'Egypte et le Mitanni depuis le règne de son père, aux termes de cet accord Tushratta avait envoyé en mariage sa fille et ses 317 compagnes /servantes qui à elles seules occupaient un important harem, d'autres princesses prirent légalement le chemin de l'Egypte pour sceller les accords de paix existant entre les diverses grandes puissances d'Orient du moment.

Passionné d'architecture, Aménophis III devint le plus grand constructeur de l'Egypte jusqu'à l'avènement de Ramsès II en faisant couvrir l'Egypte de monuments : à Ouadi es Séboua en Nubie, il consacra un petit temple à Amon, " le Seigneur des chemins ."

A Aniba il agrandit le temple d'Horus. A Sésébi et à Kawa il érigea deux temples. A Soleb, il se fit adorer avec son épouse dans le temple d'Amon qu'il avait fait construire pour elle. Peut-être qu'à un moment son esprit orgueilleux lui a fait croire qu'il était devenu Amon ?

Dans le royaume du Nord il fit construire à Memphis un temple et un sérapeum où l'on conservait les dieux taureaux Apis momifiés, ainsi que deux nouveaux temples à Athribis et à Bubastis. A THEBES, il construisit dans LOUXOR un temple qu'il nomma le harem d'Amon-Rê et comme sa santé devint défaillante il fit construire au sud de l'enceinte de Karnak six cent statues de la déesse lionne Sekhmet (épouse de PTAH) très invoquée pour ses vertus guérisseuses.

Puis il innove au mépris de siècles de tradition, il s'installe un somptueux palais à Malgatta (en face de Thèbes) avec une salle du trône et de nombreux piliers, alors qu'habituellement les rois considéraient la rive OUEST du Nil comme la terre réservée aux nécropoles.

Tandis qu'à Médinet-Habou, au pied de la Vallée sacrée où sont enterrées les reines, il se fit construire un gigantesque temple funéraire que le roi Mérenptah (un de ses successeurs indélicats) démolira pour s'ériger à peu de frais son propre temple funéraire. Seuls subsistent encore de nos jours deux immenses colosses en grès de 18 mètres de haut et d'un poids de 1300 tonnes chacun.

 

 
Les Grecs les ont surnommés " les colosses de Memnon " lequel était le fils éthiopien de la déesse Aurore, mort à la guerre de Troie. A côté des deux jambes des colosses, sont intégrées quatre statues d'environ six mètres chacune, elles rappellent les " kas " de Tiy épouse d'Aménophis III et celui de la mère du pharaon. Ce temple funéraire disparu était dédié à Amon et au culte de la personnalité royale d'Aménophis III qui ne montrait pas un excès de modestie... !

L'histoire nous rapporte que les Colosses de Memnom se fêlèrent lors d'un grand tremblement de terre en -27 de notre ère et grâce aux travaux de Septime Sévère, échappèrent à l'effondrement.

 

Sur la famille d'Aménophis III :

 

En ce qui concerne l'étude de la famille royale, on reste ébahi dans les énoncés des divers harems princiers que devait entretenir le budget royal. Mais l'Histoire égyptienne se complique lorsqu'on assiste à de nombreuses batailles de spécialistes littéralement passionnés par l'histoire familiale d'Aménophis III et de son fils Akhénaton.

 

 
Excepté le préfixe divin de Néfert (le beau / la belle) le mot Iti (qui a une consonance très proche de Tiy !) se traduit par " est venu " ! Même si la consanguinité est controversée par des moralistes contemporains, les mariages entre frère (ou demi-frères) et soeurs, (voir Cléopâtre) ou entre oncle et nièce (ou même très proches parents) étaient courants chez les Egyptiens pour le maintien au pouvoir des membres d'une même dynastie.

 
D'ailleurs comment expliquer (dans la 2è partie de son règne que le roi Aménophis III, qui se considérait comme l'égal d'Amon cherchait-il  ostensiblement à compenser par ses nombreux nouveaux temples l'introduction exagérée de son culte de la personnalité (statues immenses le représentant, lui et son épouse) ? Voulait-il amener le peuple à l'adorer tout en essayant de diminuer l'importance grandissante et la puissance du clergé d'Amon gardien du culte d'Osiris ? Cela n'empêcha pas le peuple de rester fidèles à la tradition et aux anciennes croyances.

Il ne faut donc pas s'étonner du froid grandissant du clergé d'Amon qui défendra ses principes, ses privilèges et ses théories jusqu'à la rupture complète, ce qui amena la fermeture des temples du royaume et la mise à pied des très riches membres du clergé d'Amon.

 
C'est en regardant les photos et sculptures d'Aménophis IV que des médecins modernes ont diagnostiqué que le roi était atteint de la maladie de Fröhlich qui bloque le développement naturel du sexe et la mue de la voix chez l'enfant mâle dont on disait qu'il avait des hanches de femme et une poitrine plus que normale !

Pourquoi la tête royale des images est souvent recouverte ou prise de face alors que la plupart de ses filles sont dessinées avec des têtes hydrocéphales ? Pourquoi il y a-t-il eu tant de décès prématurés (ou dans l'adolescence) parmi les enfants de la famille royale ?

 


Akhénaton, Néfertiti et leurs filles

 
Terrible problème familial qui ressemble à une punition divine, ce que le clergé a probablement fait constater au pharaon qui s'attendait à des remerciements pour ses nombreuses constructions de temples au travers du pays. Vexé dans l'âme sa "divinité Aménophis III" s'est alors directement attaqué aux membres du clergé et a prononcé l'Interdit sur l'Egypte c'est à dire la fermeture des temples et la mise à pied des prêtres d'Amon. Et comme pour provoquer davantage le clergé moralisateur, il fait marier son fils co-régent à Néfert-iti qui semble encore plus passionnée de réformes religieuses que son époux.

Les dés sont joués et ce n'est pas le physique médiocre des filles d'Akhénaton qui empêchera au moins deux d'entre elles, d'épouser trois futurs pharaons :

- la fille aînée MERYT-ATON épousera son oncle : SMENKH KA-RE qui sera co-régent avec Akhénaton durant les quatre années avant sa mort !

- ANKHES EN-PA-ATON épousera à l'âge de 6ans son oncle Toutankh-Aton âgé de 9ans :  qui changera son nom en TOUTANKH-AMON. Devenue veuve ANKHES EN PAT-ATON devra épouser son vieil oncle maternel le général AY. Ce qui prouve bien que la descendance royale reste une affaire de famille.

Pourtant ce qui caractérise le plus Akhénaton (Aménophis IV) c'est l'étonnante simplicité d'esprit qui l'anime, sa volonté de paix et son souci constant : d'alléger la vie quotidienne des gens humbles de son peuple pour leur communiquer sa foi et son esprit de justice. Mission qu'il accomplira durant toute sa vie et que partageront sa mère et surtout son épouse qui essayera en vain de poursuivre son oeuvre après sa mort si subite.

 

Aménophis IV  ou  Akhénaton

  

UN HOMME NOMME : AMENHOTEP " Fils de Hapou "

 

Le destin nous fait faire parfois de curieuses rencontres. C'est le cas avec l'apparition auprès d'Aménophis III d'un personnage hors du commun " Amenhotep fils de Hapou " que l'on peut comparer au grand IMHOTEP qui a construit la première pyramide d'Egypte, tous deux furent représentés dans l'attitude d'un scribe assis avec un rouleau de papyrus sur les genoux et tous deux furent déifiés à Basse Epoque et honorés par le peuple (comme des intercesseurs auprès des grandes divinités) reconnus pour leurs écrits de sagesse et leurs surprenantes réussites dans l'art de guérir.

Comme IMHOTEP, ce sage fut élevé au rang de haut fonctionnaire et même de " Vizir ou 1er Ministre ". Natif d'Athribis une ville chef de nome dans le delta du Nil, où justement Aménophis III a fait construire un temple au dieu Kemour. Or Athribis était avec Memphis, un centre de formation pour hauts fonctionnaires et princes royaux.

Bien des mystères entourent la vie de cet éminent savant en médecine, en théologie égyptienne et en architecture puisqu'on lui attribue les plans et la surveillance des travaux du palais royal de Malgatta, du temple funéraire d'Aménophis III aux deux colosses et surtout du célèbre grand temple de Louxor : un chef d'oeuvre en architecture...

Amenhotep qui est la traduction de l'égyptien du grec Aménophis, faisait peut-être partie de la famille royale ou a reçu ce nom lors de son anoblissement par son roi, c'est donc pour éviter toute confusion que l'on ajoute à son nom, celui de HAPOU déjà porté par son père et ses lointains ancêtres.

N'oublions pas le rôle d'IMHOTEP dans l'élévation des âmes vers le ciel au moyen du symbole de la pyramide royale. Longtemps pharaon sera considéré comme l'exemple à suivre pour accéder à la vie éternelle. Il ne serait donc pas étonnant qu'Aménophis (fils d'Hapou) soit l'inspirateur de la nouvelle religion d'Etat instaurée par Aménophis IV - futur (Akhénaton) et consacrée à un SEUL Dieu Créateur Unique. Car Amenhotep (Hapou) a dû se rendre compte de l'état de santé défaillant d'Aménophis III, alors quoique très soumis à son roi bienfaiteur, il se concentrera pour changer les anomalies du Père au moyen du jeune co-régent.

Contrairement au style grandiose de son père, Akhénaton fit surgir de terre AKHETATON une ville nouvelle aux lignes sans démesures qui ressemble plutôt au style de la cinquième dynastie et aux temples d'Héliopolis l'ancienne capitale solaire.

A Akhét-Aton fini les colonnades gigantesques et les statues immenses du roi et de sa famille qui provoquent les dieux et défient le ciel... Pharaon vit désormais dans une simplicité nue, naturelle, entouré d'hommes à l'esprit nouveau.

Déjà au temps d'Aménophis III, Amenhotep (fils de Hapou) baptisera sa nouvelle nécropole qu'il a construite pour la mort de son roi : " les Châteaux de Millions d'années ".

Tout un programme spirituel ! C'est également lui qui construira le temple de Soleb en Nubie (Soudan) il deviendra " l'ami intime, l'éminence grise et le Conseiller d'Aménophis III " c'est pourquoi il n'aura aucune difficulté pour approcher le jeune prince héritier et futur corégent.

Amenhotep s'est longuement penché sur les écrits de l'Ancien Empire afin de remonter aux sources mêmes de la religion telle que l'ont enseigné IMHOTEP et ses successeurs.

Comme lui il deviendra un architecte de génie ce qui lui vaudra l'admiration d'Aménophis III qui lui octroya des terres et même l'exceptionnel privilège, réservé uniquement jusqu'alors aux princes et aux rois : pouvoir se faire construire à Médinet Habou un temple funéraire, amis comme Imhotep il refusera les honneurs et c'est un peu malgré lui que longtemps après sa mort les prêtres de Basse Epoque lui attribueront la fonction d'intercesseur qui transmet directement aux plus grands dieux les prières et les offrandes que le peuple leur adresse au ciel

... " Ô vous qui venez vers Thèbes pour adresser une requête au Maître des dieux, venez à moi.
Je rapporterai vos paroles
à Amon dans Karnak. Je suis l'intermédiaire que le roi a placé
pour entendre vos prières et vos besoins pour les élever jusqu'à lui. "

Je suis celui qui adoucit le coeur au jour du malheur, celui qui peut approcher le corps
du dieu (roi) accompagné par les louanges que ne cessent de lui adresser les gens de
la cour. Ô AMON fait que je sois parmi les hommes élus par ton coeur pour avoir
pratiqué la justice, car je n'ai point fréquenté ceux qui font le mal et je n'ai pas permis
que quelqu'un de ma suite vive dans la misère et les difficultés, accablé de travaux...

Celui qui m'a connu souhaitera devenir semblable à moi en écartant le mensonge et en
évitant de nuire à autrui. Voilà qui prouve aux yeux de tous, la justesse de ma nature...
 

 

  Hiéroglyphes  inscrits  sur  une  statue  d'Amenhotep  (Hapou)  
découverte près  du VIIè  pylône  du  temple  de  Karnak

 

Ô AMON, le primordial du double pays : des vivants et des morts, tu es le Seigneur
de tout ce qui est sous le ciel et le dieu du peuple. Tout ce qui est dans le ciel honore
ta beauté et ta perfection, car tu es plus grand que toute autre divinité...
" Tu es Rê et il n'en existe pas d'autre à part Toi " ...
Ayant fêté ses quatre vingt ans, Amenhotep (Hapou) a atteint un âge vénérable ce qui lui permit d'être non seulement le Conseiller d'Aménophis III mais aussi du jeune et futur "Akhénaton".

Médecin des corps et médecin des âmes, c'est l'homme qui ne brusque rien, et attend que les graines semées soient fécondées et puissent un jour porter des fruits. N'oublions pas que le futur roi vit et grandit avec un handicap, Amenhotep en tant que médecin royal et prolongateur des oeuvres du célèbre Imhotep, va lui apprendre à supporter son état déficient, consolider son mental et orienter son esprit entièrement vers le monde spirituel.

Seul un grand Maître pouvait réussir ce tour de force. Le peuple non plus ne s'y trompera pas, puisqu'il associera étroitement Imhotep et Amenhotep (Hapou) à Déir el-Bahari dans un sanctuaire aménagé en sanatorium, là, pendant plus de mille ans de nombreux malades viendront implorer une guérison.

Sur le fond c'est probablement Amenhotep (Hapou) qui éclairera le jeune pharaon sur l'existence du Dieu Unique Invisible qui d'Atoum à Héliopolis est devenu AMON-RE à Thèbes ou ATON à Tell El Armana, d'ailleurs on ne doit pas oublier qu'au royaume du Mitanni on vénérait déjà un ancien dieu âryen (d'origine indo-européenne - assimilé au soleil)) :

SURYA (le lumineux qui brille) que l'on associait au dieu Savitrî (principe souverain qui donne la vie à la matière) lequel étendait tous ses bras d'or pour réchauffer les humains. Il est plus que probable que les ascendants mitanniens ont perçu dans la restauration de l'antique culte solaire d'Héliopolis un retour à leur identique divinité nationale.

 

L'instauration de la REFORME RELIGIEUSE

 

Selon une majorité d'Egyptologues Akhénaton a été officiellement nommé co-régent huit années avant la mort de son père. C'est donc en l'an 5 du règne du co-régent que sa cour royale a été transférée à Akhé-Aton , une ville nouvelle où le roi nomme des hommes nouveaux partisans de cette grande réforme religieuse.

En l'an 6 de son règne il change son nom d'Aménophis IV en Akhénaton, il semble qu'à ce moment la maladie de son père qui vit ses deux dernières années de co-règne commence à s'aggraver !

Aménophis III s'éteindra à la fin de sa trente septième année de règne nous sommes en l'an -1372 ou 1373 avant notre ère, Akhénaton va gouverner son pays durant 18 années jusqu'en l'an - 1354. Période noire pour le riche clergé d'Amon dont toutes les revenus sont subitement coupés, tandis que l'herbe pousse dans les temples frappés d'interdit.

Il ne faut pas oublier que les noms des rois entre Aménophis III et Horemheb ont été effacé des listes royales par. Leur réinsertion grâce à la découverte des fameuses tablettes de Tell El Armana ne date que d'environ un siècle (fin XIXè s.) Ce véritable " trou dans l'Histoire " de l'Egypte a entretenu longtemps une certaine confusion dans l'énoncé des règnes.

 

LA NOUVELLE RELIGION D'ETAT

 

Le culte d'Amon étant provisoirement écarté, il fallait donner au peuple un nouvel esprit idéal dans lequel il se reconnaîtrait. Dans ce balayage à grande échelle on destitua non seulement AMON que tous les rois du Nouvel Empire avaient précédemment reconnus et adorés à Thèbes, mais on s'attaqua également à toutes les autres divinités et même à OSIRIS qui n'était plus le roi suprême qui juge tous les âmes débarquant dans l'au-delà après leur mort.

Rê devenait une personne immatérielle qui comme lui redonne la vie après chaque cycle de vie. Par son amour universel ATON (ex-Rê) offrait à chaque humain de toutes les races, ethnies ou couleurs sa miséricorde qui l'invitait à partager son bonheur dans un esprit élargi qui éclaire toutes les nations. D'ailleurs une célèbre gravure représente des mains aux extrémités des rayons solaires comme une invitation des hommes vers le ciel.

ATON,  le père de tous les dieux, les englobe dans sa masse en devenant l'UNIQUE,  l'incomparable qui purifie tous les mains humaines et bras qui implore son aide pour sortir leur coeur des ténèbres de la vie matérielle. Essayons ce comprendre par les textes d'époque les différences de vues entre AMON et ATON :
 

 
HYMNE D'AMON  (existant déjà sous Aménophis II)

 

AMON, Père des dieux qui a façonné l'humanité et les animaux

et l'herbage qui nourrit les troupeaux.

(Toi) qui fait les arbres fruitiers pour l'humanité,
les poissons qui vivent dans la rivière
les oiseaux qui volent dans le ciel.
Tu donnes le souffle (de vie) au poussin dans l'oeuf
Tu nourris le fils du ver de terre ...

Seigneur des rayons qui créent la lumière,
Tu es le SEUL qui fis tout ce qui est,
Tu es l'UNIQUE qui fit tout ce qui existe

   Citations : G. Roeder (Urkunden zur Religion)
   A. Wilson (Ancien monde vers l'Orient)

   De même J.F. Chabas citait dans Revue Archéologique, un texte similaire
   s'appliquant à Osiris mais antérieur à la période de Tell El-Armana.

... Il a fait le pays avec Ses mains, l'eau, l'air, la végétation, les troupeaux,
    tout ce qui vole en battant des ailes,
    tous les animaux qui rampent et les bêtes du désert...

 

 
Il est difficile de trouver les différences exactes entre AMON et ATON puisque  les deux personnages ont pratiquement les mêmes symboles, mêmes rôles, fonctions et les mêmes caractéristiques. Le fond du problème se situait plutôt entre le rigoureux, insatiable et très riche clergé de Thèbes qui par sa puissance croissante se présentait comme une menace face à la famille unie d'Aménophis IV débonnaire et anxieuse, éprise de liberté, d'un monde de douceur comme le rêvent les enfants.

Le plus regrettable fut l'acharnement à vouloir marteler toutes les figures des dieux autres qu'ATON, des colosses superbes perdirent leur art, leur style et leur personnalité ! Mais au fond n'avons nous pas fait la même chose en décapitant à la révolution française les plus belles statues de nos cathédrales ?

 

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