En la parole était la vie

et la vie était la lumière des hommes.

La Lumière a luit dans les ténèbres,

mais les ténèbres ne l'ont point reçue.

La lumière est venue éclairer tout homme,

mais le monde ne l'a point connue.

Car la LOI a été donné par Moïse, mais

la grâce et la vérité sont venus par Jésus-Christ.

            ( Jean chap. 1er )

La parole et la vérité sont venus chez les siens, mais même le peuple où il est né a refusé sa parole et son message. La fête symbolique de Noël doit nous rappeler qu'en ce jour bénit la lumière recommence à grandir sur la Terre pour lui apporter par ses rayons bienfaisants sa chaleur et sa fécondité.

L'enfant Jésus source de lumière est un CADEAU de notre Père dans le ciel, mais il est aussi le guide qui nous apporte la paix et l'amour, sans lesquels une vie heureuse n'est pas possible sur Terre.

C'est uniquement dans cet esprit que Noël trouve sa signification et son symbole en devenant la Fête par excellence de tous les enfants du monde...

 

1. LA VISION DE ZACHARIE DANS LE TEMPLE

Examinons avec soin les deux premiers personnages choisis par l' Eternel pour recevoir le message transmis par l'archange Gabriel.

Zacharie :

Epoux d'Elisabeth - Juste devant Dieu - Il est sacrificateur (prêtre) juif dans un petit village de Judée  (région de Jérusalem) dont la Bible ne daigne même pas citer le nom. Il est comme son épouse (Elisabeth) d'un " âge très avancé " lorsque soudain " le sort " (on pourrait dire le destin ou la volonté de Dieu ), le choisit pour offrir des parfums sur un autel du grand Temple de Jérusalem

Or ce jour-là, pendant qu'il offre ses parfums au temple, il voit près de l'autel un ARCHANGE, serviteur du Très Haut. Il est très surpris de cette apparition mais encore beaucoup plus de la nouvelle qui lui est donnée :

• Ton épouse Elisabeth va t'enfanter un fils, tu l'appelleras Jean. Il aura la puissance d'Elie et il sera rempli de l'Esprit Saint. Il marchera devant Dieu pour ramener les Fils d'Israël au Seigneur.

Mais constatant le scepticisme du vieil homme et surtout les pensées de refus qui défilent dans sa tête, l'Ange le rend muet jusqu'à ce que ces choses soient accomplies.

Combien de fois avons-nous refusé de répondre à l'appel de Dieu Lorsque l'Eternel nous demande de faire quelque chose pour LUI, d'aider notre prochain dans le besoin, de donner un peu de notre superflu ?

Elisabeth - Cousine de Marie :

 
Elle est déjà très âgée mais en plus elle est stérile depuis son enfance, ce qui n'est pas bien considéré par les femmes juives de son époque qui sont toutes appelées à donner à leur mari et à Israël une nombreuse postérité !

Elisabeth souffrait depuis longtemps de ce complexe et ses voisines de ce petit village de Judée ne s'étaient pas privées de faire des commentaires derrière son dos. Mais maintenant que son retour d'âge était accompli, elle s'était faite une raison dans sa petite vie tranquille.

Alors quand soudainement elle voit qu'elle est enceinte, elle éprouve une grande joie et des sentiments de vive inquiétude vis à vis du voisinage et de sa famille. Alors pour ne pas paraître ridicule elle cachera à tout le monde sa grossesse, et ce le plus longtemps possible.

Elisabeth est non seulement l'épouse d'un prêtre, mais elle est aussi une femme très pieuse qui sert Dieu de tout son coeur. Elle connaît énormément de textes sacrés qu'elle lit ou répète au Seigneur comme une interminable prière qui occupe toutes les priorités de sa petite vie dans ce village de montagne qu'aucun évangéliste ne prendra la peine seulement de mentionner...

2. Un jour, un ANGE à NAZARETH

Pendant ce temps à Nazareth en Galilée dans un petit bourg adossé à une colline, non loin du Mont Thabor (588 m.d'altitude ) l'Archange Gabriel vient annoncer à Marie : une jeune fille vierge et innocente, qu'elle sera enceinte d'un fils, qui sera appelé " le fils du Très Haut " :

• Le Seigneur lui donnera le trône de David son père et il régnera éternellement sur la maison de Jacob...

Peut-on mesurer un instant l'impact de cette apparition qui va troubler profondément cette jeune fille qui n'a jamais connu d'homme ? Après le premier moment de stupeur passé Marie rassurée par l'Ange lui demande avec son bon sens :

• Comment se fera-t-il puisque je ne connais point d'homme ? (LUC I v.34) et l'ange lui répondit :

• Le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre, c'est pourquoi le Saint Enfant qui naîtra de toi sera appelé : Fils de Dieu.

Et l'Ange d'ajouter :

• Elisabeth ta parente a conçu elle aussi un fils et celle que l'on disait stérile en est dans son 6ème mois ! " Rien n'est impossible à Dieu " ..."

Marie ne pouvait pas avoir de meilleur exemple que celui de sa cousine que tout le monde considérait comme une femme stérile ! Et la jeune fille de conclure en acceptant son destin :

• Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole !

 

 

Mais qui était donc Marie, cette belle jeune fille ?

 
On sait peu de choses sur sa famille, mais par le proto-évangile de Jacques on connaît les prénoms de ses parents : JOACHIM pour le père qui était également : prêtre et appartenait à la tribu des lévites, les serviteurs du Seigneur et ANNE pour la mère ( une femme pieuse et instruite). Très longtemps, Joachim à servi l'Eternel au temple de Jérusalem, car c'est probablement dans cette grande ville qu'est née Marie, qu'elle a grandi et reçu de sa très pieuse Mère les premiers textes de son éducation religieuse qui seront les fondements de sa vie. Un jour discrètement, la petite famille JOACHIM est remontée en Galilée pour s'installer à Nazareth. Précisément à l'endroit où l'ange l'a visité.

C'est aussi dans ce village qu'elle rencontrera un jour Joseph, le charpentier né à Bethléem et qui devant la communauté juive, acceptera d'être son fiancé pour faire taire les rumeurs qui entourent cette naissance de père inconnu...

Marie devait avoir environ 17 ans lorsque Gabriel lui apparut. Elle était vraiment très jolie avec son visage d'ange, plein de jeunesse et ses yeux remplis d'innocence, limpides comme une source.

Son regard était si pur et si plein de fraîcheur qu'il suscitait l'admiration et le respect.

Un sourire très doux qui laisse entrevoir une rangée de petites perles de nacre blanc semblable à la blancheur d'une neige fraîchement tombée, encore toute immaculée...

Une petite voix cristalline et de longs cheveux soyeux à moitié enrobés sous un léger voile que le vent soulève comme s'il avait plaisir à venir les caresser de son souffle invisible...

C'est ainsi qu'elle s'en allait en sautillant une cruche sur l'épaule, chercher de l'eau à la fontaine du village, l'endroit où se rencontraient les femmes et les filles du village.

Parfois quand elle gardait des brebis, on pouvait voir son profil plein de jeunesse courir dans les hautes herbes de la montagne pour rassembler son troupeau à l'ombre des oliviers centenaires. Le soir, avant la tombée de la nuit elle n'oubliait pas d'emmener dans ses bras un grand bouquet de fleurs des champs pour orner et embaumer la maison de ses parents d'une touche de fraîcheur et de délicates senteurs...

En un mot Dieu avait sculpté son image, et la perfection de cette oeuvre pleine de beauté comblait d'admiration, même son Créateur. Et LUC de préciser qu'immédiatement :

CH I v. 39 Marie se leva et s'en alla " en hâte " vers les montagnes dans une ville de Juda pour entrer dans la maison de Zacharie. Elle entra dans la maison et salua Elisabeth.

Or dès qu'Elisabeth entend la voix de Marie, elle se met spontanément à prophétiser puisque Marie n'a pas encore eu le temps de lui annoncer la visite de l'Archange de Dieu :

LUC I v. 42 - tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni, et Elisabeth de poursuivre :

• Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi ? Car aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant (que je porte) a tressailli dans mon sein.

Et Marie entonna spontanément un des plus beaux hymnes à la gloire de Dieu que des générations entières répéteront durant 2000 ans !

3. M A G N I F I C A T

Mon âme exalte le Seigneur
et mon esprit se réjouit, en Dieu mon sauveur,
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante,
toutes les générations me diront bienheureuse,

Parce que le Tout Puissant a fait en moi de grandes choses.
Son nom est Saint
Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent,

Il a déployé la force de son bras : il a dispersé
ceux qui avaient dans le coeur des  pensées orgueilleuses.

Il a renversé les puissants de leur trône et élevé les humbles
Il a rassasié de biens les affamés et
il a renvoyé les riches les mains vides

Il a secouru Israël son serviteur et il s'est souvenu de sa
miséricorde, comme il l'avait dit à nos Pères,
envers Abraham et sa postérité pour toujours.
           Luc ch 1 ( v 46 à 56 )

C'est une prière d'action de grâce que Marie tisse spontanément de sa mémoire, ce qui prouve à quel point elle connaît par coeur les psaumes de l'Ancien Testament. De tout son coeur elle remercie l'Eternel de l'avoir choisie entre toutes les autres jeunes femmes de la terre.

Marie offre à l'Eternel une véritable éloge à son action, à sa bonté, et à sa miséricorde...

En lisant les psaumes de l'Ancien Testament on aurait pu reconstituer toute la prière de Marie dans un esprit intégral à l'aide de citations :

Psaume 103 v. 01  Mon âme bénit le Seigneur, que tout ce qui est en moi bénisse son Saint Nom

Psaume   30 v. 01  Je t'exalte ô Eternel car tu m'as élevé (e)

Psaume   71 v. 19  Tu as accomplis de grandes choses

Psaume   31 v. 22  Tu as signalé ta grâce envers moi, ô combien grande est ta bonté

Psaume 145 v. 02  Je célébrerais ton Saint Nom, toujours et à perpétuité

Psaume   25 v. 06  Souviens toi de ta miséricorde et de ta bonté, car elles sont éternelles

Psaume   89 v. 14  Ton bras est puissant, ta main est forte, ta droite élevée

Psaume   31 v. 25  Il punit sévèrement les orgueilleux

Psaume   98 v. 02  Il a révélé sa justice aux yeux des nations

Psaume   22 v. 30  Tous les puissants de la Terre se prosterneront

Psaume   25 v. 09  Il conduit les humbles dans la justice

Psaume   22 v. 27  Les malheureux mangeront et se rassasieront

Psaume   34 v. 10  Rien ne manque à ceux qui le craignent

Psaume   72 v. 04  Il fera droit aux malheureux du peuple et sauvera les enfants du pauvre et il écrasera l'oppresseur.

Psaume   98 v. 03  Il s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la Maison d'Israël

Psaume 105 v. 08  Il se rappelle de l'Alliance qu'il a traité avec Abraham et le serment qu'il a fait à Isaac

Psaume 105 v. 10  Il l'a érigé pour Jacob en loi, pour Israël en Alliance éternelle

Psaume   46 v. 17  Et les peuples le loueront éternellement et à jamais

Marie ne se doute pas encore des épreuves et du long calvaire qui l' attend mais elle se remet entièrement entre les mains de Celui qui l'a choisie.

Ainsi  parle l' ETERNEL dans le CORAN

 
Coran Ch 21 : Souviens-toi de Zacharie, nous l'exauçâmes et rendîmes sa femme ( âgée et stérile ) capable d'enfanter Nous soufflâmes notre esprit à celle qui a conservé sa virginité. (Marie) Nous la constituâmes, avec son fils, un signe pour l'univers.

Coran Ch 03 : Les anges dirent à Marie : - Dieu t'as choisie et t'as rendu exempte de toute souillure. Il t'as élue entre toutes les femmes de l'univers.

• Dieu t'annonce son verbe. Il se nommera le Messie Jésus, fils de Marie, illustre dans ce monde et dans l'autre. Il parlera aux humains, fait homme et enfant au berceau,
• il sera du nombre des justes. Il guérira l'aveugle de naissance, le lépreux et il ressuscitera les morts par la permission de Dieu.

 

4. La naissance de JEAN BAPTISTE

 

Marie (selon Luc) demeura trois mois auprès de sa cousine Elisabeth et de Zacharie, donc jusqu'à la naissance du petit Jean. Porter un enfant à l'âge d'Elisabeth est un effort pénible : le corps se fatigue plus rapidement puisque les muscles n'ont plus la même souplesse que dans la jeunesse, mais l'amour et la foi qui les anime tous les trois : Joachim, Elisabeth et Marie, rend tout possible et sanctifie les peines et les souffrances.

L'enfant d'Elisabeth vint au monde et tout se passa comme l'Ange l'avait prédit. C'est donc avec beaucoup d'étonnement que les voisins du village et les amis de la famille apprirent " l'heureux et incroyable événement " survenu à la famille Zacharie...

Celle qu'on disait stérile ! Ce couple d'un âge respectable venait de recevoir un cadeau du ciel : un bébé inespéré qui allait bouleverser tous les plans de leur petite vie tranquille...

Le huitième jour conformément à la loi juive l'enfant dû être circoncis et comme tout premier-né (selon la coutume) présenté au temple, il fut racheté au Seigneur par le sacrifice d'un petit animal. Or tout le monde, comme c'était l'usage l'appelait déjà du nom de son père : Zacharie, alors Elisabeth prit la parole et dit :

• Non, il sera appelé JEAN.

Zacharie étant toujours muet depuis neuf mois, les amis lui apportèrent des tablettes pour qu'il y inscrive le nom de son enfant. Il inscrivit Jean et aussitôt sa langue se délia et il se mit à louer le Seigneur.

Marie qui était alors dans son quatrième mois s'en retourna chez ses parents à Nazareth.

L'Evangile perd la trace des parents Zacharie et du petit Jean, mais Luc précise dans son Ch 1 v. 80 :

" L'enfant croissait et se fortifiait en Esprit. Et Jean demeura dans les déserts jusqu'au jour où il se présenta devant Israël. "

 

5. Les MOINES de la MER MORTE

Depuis combien de temps des hommes ou des femmes ont-ils éprouvé le besoin de " se retirer " à l'écart du Monde ? Individuels (en ermite) ou en petites communautés ? Ces gens qui vivaient à l'écart du commun des mortels essayaient de trouver Dieu dans la prière, l'abnégation, le silence et la solitude ...

Or précisément à cette époque où grandissait Jean (le futur Baptiste), il y avait en Palestine un Ordre Religieux Juif qui comptait des adeptes et sympathisants laïcs dans tout l'Empire Romain. Or parce que leur Maison-Mère se situait à " QUMRAN " (un village au bord de la Mer Morte) que des Historiens de l'Epoque tels : Pline, Philon ou Flavius Josèphe les dénommeront : " Les moines de la Mer Morte ou Esséniens "

On ne doit pas confondre cette troisième tendance religieuse juive avec les deux premières : les Pharisiens et les Saducéens (cette dernière étant les représentants des familles riches et nobles d'Israël). Les Esséniens observaient la loi de Dieu dans toute sa rigueur et faisaient même passer les intérêts spirituels avant tous les biens temporels.

Sous le règne d'Alexandre Jannée (-103 à -76), une guerre civile éclata entre le roi des juifs et les Pharisiens (les gardiens de l'Alliance) qui jugèrent immorale l'attitude du roi qui cumulait également la fonction religieuse de Grand Prêtre. Alexandre avait fait crucifier 800 dirigeants, membres ou sympathisants de la secte des Pharisiens après avoir fait égorger devant eux leurs femmes et leurs enfants !

Comme les Esséniens lui reprochaient ces actes odieux, il fit exécuter de nombreux moines avec leur Grand Maître. Les survivants du massacre durent alors s'exiler à Damas (en Syrie) pour sauver leur vie.

Ils ne revinrent à Qumrân qu'en l'an -63 (date où les légions de Pompée imposèrent leur protectorat). Les moines y restèrent jusqu'en l'an +69 (période où les légions romaines de Titus massacrèrent tous les moines qui restaient (ou qui n'avaient pas voulu s'enfuir) puis ils transformèrent le monastère en lieu de garnison).

Or on estimait qu'en l'an +69 l'Ordre comptait rien qu'en Palestine plus de 4 000 membres ! Heureusement que avant l'arrivée des romains, les moines avaient déjà caché dans les grottes bordant les alentours de la Mer Morte de nombreux manuscrits se rapportant à l'Exode et aux lois d'Israël. Ceux-ci y restèrent cachés jusqu'en 1948 ! C'est tout à fait par hasard que certains de ces précieux documents furent retrouvés dans un état très critique par un berger qui poursuivait une brebis égarée.

Même si la plupart des Esséniens vivant au Monastère faisaient le voeu de chasteté, il existait dans les villes des couples d'oblats ou laïcs sympathisants qui vivaient en harmonie avec l'esprit essénien. En particulier ils hébergeaient gratuitement les moines et leurs venaient en aide dans leurs voyages à l'étranger. Même si on ne naissait pas chez les Esséniens, on a également retrouvé à côté des ruines de Qumrân des squelettes féminins ensevelis selon la tradition juive, ce qui laisse penser qu'une communauté féminine existait à proximité des moines masculins et possédait une règle appropriée mais également très stricte identique à celle des moines masculins.

 

La vie monastique essénienne

Un postulant à la vie religieuse n'était accepté qu'après avoir vécu trois années de période d'attente probatoire durant laquelle ils devaient respecter la règle commune et apprendre à vivre dans : la vérité, la justice, la charité, la pauvreté et l'obéissance absolue à tous les supérieurs. Il 'engageait à défendre la LOI sacrée et à s' éloigner des hommes d'iniquité qui vivent dans le mal et les ténèbres.

Il devenait alors un véritable :" Fils de lumière. " A noter que les esséniens n'offraient jamais de sacrifices sanglants, mais par contre, ils offraient au Seigneur des offrandes de céréales, des fruits frais ou séchés, des aromates et des légumes.

 

Les esséniens et la pensée chrétienne

En l'an -30 Hérode le Grand, établit le rabbin HILLEL (né à Babylone) comme Président du Sanhédrin. Il assura cette charge jusqu'à sa mort en l'an +10 de notre ère. Cet homme qui considérait Hérode comme un mal inévitable s'efforça d'enseigner : un amour constant pour le prochain sur la base de trois principes :

1. aimer l'HOMME, (le genre humain)
2. vivre en paix et
3. mieux connaître la Loi sacrée (la volonté divine).

Le rabbin Hillel enseignait la douceur, la patience et la modestie. Il résumait toute la Loi dans ces deux phrases : " ne juge pas ton prochain avant d'être à sa place, ou ce qui est haïssable envers toi, ne le fais pas à autrui."

Pacifiste et doux comme l'esprit essénien, il est surprenant de constater combien ce prêtre était déjà très proche de l'esprit chrétien :  25 ans avant la naissance de Jésus de Nazareth.

Même si les quatre Evangélistes ne font pas mention des esséniens, il faut noter que jamais, ni le Baptiste, ni Jésus, ne s'attaqueront aux esséniens, alors qu'ils condamneront très violemment : les pharisiens, les scribes et les docteurs de la loi.

Les Esséniens pratiquaient une hospitalité très ouverte à quiconque respectait leur règle et il est plus que probable que Jean qui baptisait souvent au gué de Béthabara (à quelques km à peine de Qumrân) a entretenu avec cet Ordre de bonnes relations. 

Etranges également les paroles chrétiennes qui s'intègrent parfaitement dans l'esprit essénien :

• (Jean Baptiste) Je suis la voix qui crie dans le désert ...
• (Jésus) Je suis la lumière du monde ... Croyez en la lumière, afin que vous deveniez des enfants de lumière ...

L'Histoire perd complètement leur trace dès le début de la grande révolte juive de 68 et on  s'interroge sur ce que sont devenus certains survivants qui ont pu échapper aux massacres des légions romaines ?

Sont-ils redevenus de simples juifs en exil ? Ou des adeptes de la première communauté chrétienne ? Le mystère reste entier...

 

  6. LE PREMIER NOEL DU MONDE

Matthieu ch. 1 v 18 -
Marie, la Mère de Jésus Christ, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte par la vertu du Saint-Esprit, Joseph un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle, mais voici qu'en songe un ange lui dit :

• Ne crains point de prendre avec toi MARIE TA FEMME car l'enfant qu'elle porte vient du Saint-Esprit.

Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange lui avait ordonné et prit la femme avec lui, mais il ne la connut point, jusqu'à ce qu'elle eut enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

Luc 2 v 1
En ce même temps parut un édit de César Auguste qui ordonnait de recenser toute la Terre (romaine d'Orient), Joseph descendant de David, issu de Bethléem, dû donc se rendre, le jour venu avec sa famille de Nazareth (Galilée) à Bethléem en Judée.

Nous sommes en l'an - 6 avant notre ère. A Jérusalem règne le roi Hérode le Grand qui vit les 18 derniers mois de son règne en  tant que Roi de Palestine et Gouverneur de la  tutelle romaine.

Un jour des cavaliers qui allaient de ville en village, se sont arrêtés à Nazareth : une petite bourgade provinciale perdue au milieu des collines. Ils ont sonné de la trompette et lorsque les habitants se trouvèrent tous rassemblés autour d'eux, ils ont déclaré à haute voix :

• Par ordre de César Auguste, tous les habitants devront se faire recenser avec leur famille au lieu de leur naissance...

Marie qui était dans son huitième mois de grossesse comprit que la date du recensement coïncidait avec la date de l'accouchement du bébé !

Comme tous les ans, le 25 Kislev les enfants de Galilée célébrèrent : la Fête des lumières, ils allumèrent des torches et parcoururent avec ces lumières à la main, vêtus de robes blanches les rues de Nazareth...

A la tombée de la nuit on alluma des cierges de cire d'abeilles et des petites lampes à huile semblables à celle que l'on retrouva allumée dans le grand temple (vers -150) huit jours après qu'il eut été pillé et profané par les greco-syriens malgré que personne ne l'avait alimenté en huile !

Enfin arriva le fameux jour du départ pour Bethléem. Au petit matin Joseph et Marie se mirent en route en emmenant avec eux le petit âne gris du charpentier Joseph qui transportait sur son dos des provisions, de l'eau, des couvertures, des habits et des linges propres...

Malgré l'hiver, il y avait à cause de ce recensement énormément de voyageurs sur les routes. Ils traversèrent d'abord la petite bourgade voisine de Naïm avant de descendre la Vallée du Jourdain à partir de Salim,  Marie et Joseph connaissaient par coeur cette route qu'ils empruntaient deux à trois fois par an au minimum, quand ils se rendaient avec leurs amis et voisins au grand temple de Jérusalem pour y célébrer les grandes fêtes juives traditionnelles.

Quelques traces de neige saupoudraient les Monts de Samarie et même si la route de Jérusalem par Sichem était plus courte, il était beaucoup plus sage d'opter pour celle qui longe le Jourdain, car cette grande voie avait été construite par Hérode le Grand pour faciliter les déplacements des armées romaines. Elle était plus praticable, plus fréquentée et beaucoup moins fraîche en ce début d'hiver que la haute route des montagnes reliant la Galilée à la Judée en passant par les Monts de Samarie...Un pays hostile aux frères juifs de Jérusalem...

 

A la tombée de la nuit, ils s'arrêtèrent dans une auberge située à mi-chemin entre Salim et Jéricho. Au petit matin, ils reprirent leur longue marche, malgré que Marie se sentait déjà très fatiguée. Le plus pénible moment du voyage fut la montée de Jéricho à Jérusalem, cette route escarpée et sinueuse que Jésus prendra en exemple de guet-apens dans la parabole du Bon Samaritain.

Marie commençait à souffrir et à manquer de souffle. Sa tête bourdonnait et se remplissait de vertiges. Elle s'agrippait au bras de Joseph qui la  soutenait de toutes ses forces. Elle priait et sans cesse elle répétait sa confiance en l'Eternel pour y trouver des forces nouvelles.

Peu après midi, ils arrivèrent enfin aux pieds des énormes remparts protégeant le centre de Jérusalem. Le soleil était au plus haut dans le ciel et la terre engourdie par le froid se réchauffait lentement.

Marie sentit battre son coeur lorsqu'elle revit Jérusalem, la " vieille VILLE SAINTE " où elle était née et où tant de souvenirs restaient gravés dans sa mémoire : ces vieilles rues, ces maisons blanches, ces boutiques où elle avait grandie entre les bras d'Anne et Joachim.

Les portes du Temple scintillaient du feu de leurs gonds et les grandes pierres massives de couleur ocre qui surplombaient les précipices avaient des reflets rougeâtres comme si un feu de braise les brûlaient par l'intérieur sans jamais les consumer.

Ils ne s'arrêtèrent pas longtemps, car il fallait être à Bethléem avant la tombée du jour, surtout pour éviter les mauvaises rencontres en chemin. Et c'est avec soulagement qu'ils aperçurent à flanc de coteaux la petite bourgade de Bethléem où Joseph était né.

 

Le soleil disparaissait à l'horizon lorsqu'ils pénétrèrent dans le bourg et pendant que Marie était assise au bord de la fontaine du village, Joseph s'en alla faire le tour des auberges et des habitants susceptibles de pouvoir leur louer une chambre.

Hélas, en cette journée d'affluence les chambres s'étaient louées à des prix d'or et personne n'avait plus de lit ou de chambre à leur louer et ne parlons pas de l'hospitalité ! Tout le monde avait refusé, même ses anciens amis qui avaient partagé avec lui la synagogue et l'école de son enfance. Cela faisait tant d'années qu'il avait quitté la région !

D'ailleurs qui donc pourrait s'intéresser à une femme sur le point d'accoucher qui gémit dans les crampes et les douleurs ? Complètement découragé, Joseph revint vers Marie.

 

Il avait l'air si triste que Marie malgré ses douleurs, lui sourit pour le consoler. Ils remplirent leurs réserves d'eau à l'unique fontaine du village et Joseph qui connaissait parfaitement la région pour y avoir gardé des moutons durant sa jeunesse se souvint de l'existence d'une grotte taillée dans le roc, située à l'entrée du village.

Joseph tenait une lanterne à la main lorsqu'il pénétra le premier dans cette petite étable où flottait une odeur de paille fraîche. Après tant d'années d'absence rien n'avait beaucoup changé dans cette étable qui servait de mangeoire et d'abri aux animaux durant l'hiver.

Devant une mangeoire de bois un boeuf qui se tenait immobile s'arrêta un instant de ruminer pour regarder ces étranges visiteurs nocturnes accompagnés d'un petit âne.

Joseph prépara une litière de paille pour Marie, puis il déchargea les outres d'eau, les couvertures et les serviettes propres qu'ils avaient emporté avec eux en prévision de l'accouchement.

Marie remplie de douleurs se coucha, serra les dents et à la faveur des contractions, l'enfant se présenta et sortit. Joseph le saisit et l'essuya délicatement avec ses gros doigts d'artisan et après l'avoir légèrement tapoté sur le dos, l'enfant lança son premier cri...

Joseph l'enveloppa dans un linge puis il se pencha vers Marie et lui donna l'enfant pour qu'elle le prenne entre ses bras et le serre contre son coeur. Une joie intense parcouru tout le corps de Marie qui en cet venait d'oublier toutes les souffrances qu'elle venait d'endurer !

A une demie lieue de là des bergers s'étaient assemblés autour d'un grand feu de bois. Protecteurs de la nature, drapés dans leur grand manteau de laine, ils se réchauffaient en regardant les étoiles briller au dessus des flammes, or il leur semblait que ce soir, ces étoiles brillaient plus fort que d'habitude.

 

Mais leur surprise fut complète lorsque soudain un ange leur apparut et leur dit : (Luc ch 2 v 10 à 16) :

• Ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle, aujourd'hui dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.

Et soudain le Ciel s'illumina comme en plein jour, et une multitude d'anges et d'êtres lumineux apparurent et se mirent à chanter :

• Gloire à Dieu dans les Cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté...

Les bergers se levèrent en toute hâte, et trouvèrent Marie et Joseph avec le petit enfant couché dans la crèche, et tout attendris, ils glorifièrent Dieu.

• Dieu élève les humbles ! C'est eux des gens de coeur, des gens simples, des gens sans grande instruction, mais avec beaucoup de bon sens. Des gens qui aiment la nature (donc l'oeuvre de Dieu) des gens doux qui partagent jour et nuit la vie de leurs animaux, de ces bêtes qui sont elles-mêmes un symbole de douceur.
• Des gens pauvres qui travaillent en permanence pour des salaires de misère, c'est eux que le Père choisit pour leur montrer son Fils qui vient de naître !

  Trente trois ans plus tard, alors qu'on crucifiera à une dizaine de lieues à peine de Bethléem un innocent, un prophète qui guérissait les malades et faisait des miracles, un berger se rappellera que dans sa jeunesse " il a vécu une nuit inoubliable, " une nuit où tout s'est passé comme dans un rêve. Une nuit étrange, et pourtant la nuit d'un grand bonheur.

 

Ainsi s'accomplissait la prophétie d'Esaïe (Ch 7 v 14)

... Le Seigneur vous donnera " UN SIGNE " :

Une vierge deviendra enceinte et enfantera un fils Elle lui donnera le nom d'Emmanuel - Dieu avec nous.

Ch. 09 v 5

Un enfant nous est né, Un fils nous est donné

La domination reposera sur son épaule

On l'appellera : Admirable - Conseiller

Dieu Puissant - Père Eternel - Prince de la Paix

Ch. 11 v 1

Un rameau sortira du tronc d'Isaïe

L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui

Esprit de sagesse et d'intelligence

Esprit de conseil et de force -

Esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel

Il sera là comme une bannière pour (tous) les peuples,

les nations se tourneront vers LUI et la gloire sera sa demeure.

Notre petite crèche de Noël...

7. NOELS DE NOTRE EPOQUE

Noël la grande fête de l'amour -

On la prépare - On s'y prépare ...

Noëls des souvenirs ! Noëls de notre enfance,

des moments de bonheur passés avec tous  

ceux qui ne sont plus là et qui ne reviendront plus ...

Noëls aux sapins odorants, habillés de couleurs, les pieds chargés

de cadeaux, les branches pleines de lumières.

Noëls des joies intenses, où l'on chantait en choeur les chansons

du bon temps, qu'on connaissait par coeur

Il est né le divin enfant ...

Mon beau sapin ...

Les anges dans nos campagnes ...

Douce nuit, Sainte nuit ...

Noël pour tous les petits enfants,

à la bouche entrouverte, aux yeux étincelants.

Noël dans les vieilles cathédrales, aux pierres finement sculptées,

aux orgues retentissantes

Noël dans les humbles chapelles, isolées dans la neige

et remplies de ferveur.

Noël par toutes les crèches du monde, dont aucune n'est pareille,

mais sont toutes des merveilles...

Noël où l'on se rappelle un jour que le voisin n'est pas loin,

même si on ne s'entend pas bien !

Noël pour tous ceux qui naîtront dans la douleur cette nuit et

ceux qui partiront au jardin de l'Eternel...

Noël pour tous ceux qui travaillent, et qui n'ont pas le choix

parce qu'ils doivent être là !

Noël pour tous ceux qui sont seuls, que personne n'a cherché,

parce qu'on n'a pas osé faire le premier pas !

Noël pour tous ceux qui sont pauvres et qui n'ont rien pu s'acheter

parce qu'ils n'ont plus de travail, ou qu'ils sont trop âgés !

Noël pour tous ceux qui meurent lentement de faim et

qui savent aussi, qu'ils n'auront rien demain ...

Noël dans les rizières du Mékong, dans la Brousse africaine,

dans les sables du désert, dans la Sibérie gelée, dans l'été

australien et sur les sommets de la Cordillère des Andes...

Noël des prisonniers qui ne veulent plus de la guerre,

qui rêvent d'évasion, de revoir leur maison...

Noël des combattants qui poseront leur arme, le temps d'une prière

Les hommes sont tous des frères, une nuit

ils s'en souviennent, mais trop vite ils l'oublient !

 

8. HERODE le Grand et la légende des trois : ROIS MAGES

Son père ANTIPATER 1er était un Cheikh d'une province située dans les steppes au sud de la Judée  : l'IDUMEE

Constatant la montée du pouvoir Asmonéen sur Israël, il préféra rapidement se faire convertir au judaïsme plutôt que de se voir annexer ses terres et son patrimoine ancestral.

Antipater 1er (le Père d'Hérode le Grand ) avait cinq enfants dont quatre entrèrent dans l'Histoire de la Palestine :

• ANTIPATER II que l'on surnommera " Hérode le Grand "
• PHASAEL (l'aîné)
• PHERORAS ( le dernier né )
• et une fille SALOME-I (à ne pas confondre avec la fille d'Hérodiade - la danseuse)

Le Général POMPEE qui restitua le trône royal de Judée à Hyrcan II en - 63 de notre ère, apprécia l'aide militaire, la diplomatie et le dévouement d'Antipater 1er et de ses deux garçons ( Phasaël et Hérode) qui savaient commander et se faire respecter par le peuple juif en cette période de troubles constants.

Comme ils se montrèrent " très dévoués " à la cause de ROME, Pompée, nomma le Père aux côtés du roi des juifs Hyrcan II comme un genre de gouverneur adjoint et il donna à ses deux fils : un commandement militaire...

HERODE : un MONARQUE " sans pitié "

C'est parce qu'il se savait " détesté " du peuple juif qu'il écrasa impitoyablement tout début de révolte, vivant dans la peur quotidienne d'être empoisonné ou assassiné.

Il fit exécuter son épouse préférée et trois de ses enfants !

Il eut dix épouses, dont neuf à la fois. D'ailleurs une atmosphère de haine, de rivalités et d'intrigues avait envahi tous les appartements de son palais royal de Jéricho, ce climat était hélas soigneusement entretenu par la mère et Salomée, soeur d'Hérode.

Celles-ci étaient très jalouses de MARIAMNE, une princesse juive asmonéenne de sang royal qui descendait directement des princes et anciens rois Asmonéens qui avaient gouverné Israël avant la première invasion romaine.

Et pourtant un jour, l'innocente Mariamne fut dénoncée par la soeur d'Hérode comme l'ayant trompé durant son absence. Hérode la fit exécuter mais douta toujours de sa culpabilité.

La nuit sa conscience lui faisait revoir les fantômes et les scènes de ceux qu'il avait fait atrocement torturer pour leur soutirer des aveux !

En l'an -7, il fit exécuter ses deux fils : Alexandre et Aristobule IV qu'il avait eu de la princesse Mariamne, sa 2è épouse dans l'ordre des mariages.

En l'an -6 de notre ère, c'est son fils aîné : ANTIPATER III qu'il fit juger par Varus qui le reconnut coupable et le livra à son père. Jeté en prison, il sera également exécuté cinq jours avant la mort du Roi, son père.

Autres exemples de cruautés :

• A Sébaste en Samarie, il fit bastonner et lapider par le peuple trois cents officiers de sa garde, soupçonnés de complot...
• il fit pendre plusieurs centaines de pharisiens qui avaient critiqués trop vivement ses cruautés et ses moeurs dépravées
• il fit " brûler vifs " en place publique 40 jeunes juifs qui avaient essayé d'ôter l'aigle romain placé par lui à l'entrée du Temple, parce qu'étant très malade, ils l'avaient cru déjà mort !
• ne voulant pas que le peuple se réjouisse trop au jour de sa mort, il avait ordonné quelques jours avant sa mort, une rafle des principaux nobles et pères de famille importants de Jérusalem. Selon Flavius Josèphe des milliers de personnes furent ainsi emprisonnées dans le grand amphithéâtre de Jéricho. Ordre fut donné de les transpercer de flèches dès que sa mort sera officielle. Heureusement sa soeur Salomée qui devait apporter l'ordre fatal annonça qu'au dernier moment Hérode s'était repenti et qu'il avait ordonné leur libération. Jérusalem venait d'échapper à un terrible génocide !

Concernant : le massacre des "petits Innocents"

 

Matthieu ch. 2 v.1

Jésus étant né à Bethléem en Judée au temps du roi Hérode voici que des mages (des astonomes) venus d'Orient, arrivèrent à Jérusalem ...

Il ne faut " pas prendre à la lettre " la visite des trois Mages et le massacre des Saints Innocents, mais pour en comprendre l'Esprit il faut la placer dans le contexte de l'époque et les rapporter aux destinataires à qui ces lettres étaient adressés !

CONTEXTE de l'EPOQUE :

Lorsque Matthieu écrivit son Evangile les chrétiens étaient à la fois persécutés par les juifs et par les romains que Néron avait accusé injustement d'avoir mis le feu à la ville de Rome.

En cette période d'occupation romaine : croire c'est s'engager et exprimer ses idées parfois en mots à double sens. N'oubliez pas que Jésus a souvent enseigné en " PARABOLES " ... donc en dépersonnalisant les acteurs de l'histoire pour ne blesser personne, d'ailleurs les gens comprenaient mieux lorsqu'on leur parlait à l'aide d'images et de symboles.

Que le " méchant " roi Hérode ait pu tuer tous les premiers-nés de Bethléem et de sa région lui ressemble et il n'est pas un juif qui ne l'en aurait pas cru capable ! A un détail près c'est qu'un tel massacre aurait obligatoirement " laissé des traces " dans l' Histoire de la Palestine ou dans les écrits de l'époque...

Mais en ce qui concerne l'ETOILE des trois Mages, il y a eu effectivement un phénomène astral exceptionnel et visible dans le ciel de Jérusalem et dans celui de tout l'Orient il s'agit de la :

Ce qui donna aux astronomes de l'époque l'impression de voir : la naissance d'une étoile de grande magnitude qui semblait " bouger dans le ciel " de la nuit.

Détail important :

Ce phénomène a atteint son point culminant en intensité dans le ciel à la date du 15 décembre de l'an -7 avant l'an 0, or lorsque nous recherchons dans les cartes du ciel programmées sur ORDINATEURS la date du 15 décembre de l'an -7, nous constatons que les logiciels ramènent automatiquement ce phénomène au " 15 décembre de l'an -6 " puisque pour eux, l'an 0 est inexistant et donc non comptabilisé.

la conjonction Jupiter-Saturne

Nous savons que Jésus est né avant la mort du Roi Hérode et cette conjonction apparue dans la constellation du Poisson peut effectivement avoir un rapport avec le phénomène décrit par Matthieu au moment où Jésus est né à Béthléem. Est-ce vraiment un hasard si Jésus inaugure l'ère du poisson et si les premiers chrétiens ont précisément adopté le signe du poisson comme leur symbole de reconnaissance ?

 

DESTINATAIRES DES TEXTES :

Durant les dix premières années les premiers chrétiens étaient composés exclusivement de juifs convertis au catholicisme! Ils avaient connu et vu Jésus durant sa vie publique ou du moins recueilli auprès de leurs contemporains les témoignages de tous ceux qui l'avaient approché et vu les miracles de leurs yeux...

Ils adoptèrent le christianisme comme une sorte de réforme ou de complément " à leur croyance d'origine. Jésus avait bien précisé : " le salut vient des juifs, je ne suis pas venu ABOLIR la Loi et le message des prophètes mais les PERFECTIONNER ... "

Or ces juifs attendaient " un Messie, un nouvel Elie, que certains voyaient comme un libérateur une sorte de Nouveau Moïse qui serait le guide et le chef du peuple d'Israël ... "

Dans l'esprit de Matthieu, Jésus est ce nouveau Moïse qui mène son peuple vers le ciel (la nouvelle Terre promise ) en sortant du pays  (la Terre) où les chrétiens vivent en exil  (comme chez Pharaon).

Comme Moïse, Jésus échappe symboliquement au massacre des premiers-nés juifs, et ce n'est pas un hasard si celui que Jean le Baptiste appelle " l'Agneau de Dieu sera immolé à la Pâque Juive " pour que son sang versé sauve tous les enfants de Dieu, comme celui de l'agneau placé au dessus de la porte des enfants des Juifs, a permis aux anges exterminateurs de faire la différence entre les premiers-nés juifs épargnés et les premiers-nés égyptiens condamnés à mourir ...

Sans le vouloir, Matthieu continue de nous donner après vingt siècles de christianisme une preuve d'authenticité de son Evangile par le genre de dialogues et l'esprit qui anima les premiers chrétiens qui ont suivi les apôtres après le départ du Maître.

N'oublions pas que Jésus, Marie et les apôtres étaient de vrais juifs observant la LOI de Moïse ce qui les autorisait à pénétrer librement dans le Temple pour participer aux fêtes juives, dans l'enceinte où toute personne non juive aurait risqué sa vie.

 

ANALYSE DES TEXTES CITES PAR MATTHIEU

Matthieu s'est donc efforcé de démontrer que les textes des Ecritures de l'Ancien Testament concernant le Messie écrits par les prophètes s'appliquent bien à la vie de Jésus :

Prophète Osée (ch. 11 v 1)

Quand Israël était jeune, je l'aimais  et j'appelai " mon fils " hors d'Egypte mais " ils " (les juifs) se sont éloignés de ceux qui les appelaient ...

Le Prophète Juif Osée fait bien mention dans sa prophétie d'un fils que Dieu appelle hors d'Egypte (ce fils symbolise le peuple juif que Dieu a affranchi de l'esclavage) - Matthieu a choisi ce passage pour montrer que le peuple se comporte comme un fils ingrat qui s'éloigne de son Père bienfaiteur, malgré l'amour que Dieu lui a témoigné.

Prophète Jérémie ch. 33 v 15

En ces jours-là et en ces temps là, Je ferai éclore à David un germe de Justice qui pratiquera la justice et l'équité dans le pays. David ne manquera jamais d'un successeur, assis sur le trône de la Maison d'Israël.

 
Concernant la période Jérémie :

 
Nous sommes en - 585. Jérusalem est assiégée par les Chaldéens de Nabuchodonosor II. Le temple de Salomon sera pillé et détruit, le peuple sera déporté en Babylonie. Le peuple de Dieu sera réduit à l'esclavage et devra exécuter les lourds travaux que les babyloniens ne veulent pas faire.

Le prophète Jérémie dont la vie est menacée par les babyloniens va s'enfuir en Egypte pour échapper à la colère de Nabuchodonosor dont les juifs viennent d'assassiner le gouverneur qu'il a mis en place !

Le royaume de Juda s'effondre mais pourtant par la bouche du prophète Jérémie, Dieu redonne un espoir de liberté à son peuple en exil.

Jérémie : ch. 31 v 15

On a entendu des cris à Rama - Rachel pleure ses enfants, elle refuse d'être consolée car ils ne sont plus. Dans ce texte Jérémie annonce la mort des petits-enfants de Rachel, c'est à dire les juifs déportés à Babylone.

Rachel est une des quatre épouses du Patriarche Jacob, précisément celle qui fut enterrée sur le chemin d'Ephrata : là où se construira plus tard : Bethléem la ville où naquit David - l'ancêtre du futur Messie selon les écritures juives.

Prophète Michée : ch. 5 v. 1

Et toi Bethleem Ephrata - Petit village entre les milliers de Juda de TOI sortira celui qui dominera Israël (Allusion à la naissance du futur Messie libérateur à Bethleem)

 
Prophètie d'Esaïe : ch. 60 V. 1 - 62  

 
   Lève-toi Jérusalem, car elle est venue ta lumière
   Sur toi se lève l' " ETOILE du Seigneur "
   Les Nations marchent vers ta lumière et les
   rois vers la splendeur de ton aurore

   Quand viendront jusqu'à toi les trésors de l'étranger
   les chameaux en caravanes déferleront
   sur ton sol  et les dromadaires de Madian et d'Epha.
   Les foules viendront de Saba portant
   de l'or et de l'encens en proclamant
   la louange du Seigneur.

Matthieu essaie d'attribuer TOUTES ces citations à la personne de Jésus puisqu'il le considère comme le Messie des Ecritures et la personne que les prophètes voulaient désigner dans leurs messages prophétiques.

D'ailleurs Matthieu écrira l'arbre généalogique de Jésus en le faisant descendre tout simplement au roi David et mentionnera comme ancêtres de Jésus : les noms des rois juifs qui ont régné entre David et l'Exil.

Il est de toute façon difficile d'interpréter ce texte d'Esaïe avec exactitude, car le Royaume de SABA a complètement disparu des cartes géographiques depuis la période après Salomon et on se demande si cette reconnaissance de peuples arabes n'est pas plutôt futuriste dans l'esprit du prophète Esaïe qui voit ici une fusion des nations dans une seule gloire à Dieu ?

Contrairement à Matthieu, Jean a un esprit plus mystique. Pour lui l'enfance de Jésus n'est pas le plus important de son message ! Jésus ne s'est pas fait homme pour montrer sa grandeur et sa royauté mais pour nous inciter à mieux nous aimer durant notre vie terrestre.

C'est pourquoi tout son message sera essentiellement basé sur le commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres... Pour Jean c'est " l'essentiel du message ". Fais cela et TU VIVRAS (éternellement)!

Il faut dire que Jean a écrit son texte vers l'an 80, il restait alors peu de juifs libres dans l'empire romain et la plupart des communautés d'Asie Mineure où il vécut en exil, étaient surtout composées de gentils = des païens convertis au Christianisme.

Comme les santons de Provence symbolisent notre présence et tous les personnages débonnaires autour de la crèche (symbole de paix) ces touchantes figurines nous font participer davantage au mystère de Noël.

Toujours est-il que cette merveilleuse légende de trois rois-mages de couleur de peau différente à la recherche d'une lumière dans le ciel, est un vibrant appel à l'union des hommes et à la paix qui pourraient un jour régner sur cette Terre.

Pour s'en persuader, il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder un instant toute la lumière qui brille dans les yeux de nos enfants pendant qu'ils contemplent la bouche ouverte la crèche et ses mystérieux personnages venus tout droit du pays des mille et une nuits.

Et pendant que Matthieu fait partir la sainte Famille en Egypte, l'évangéliste Luc précise une seconde version du voyage de la Sainte Famille - Ch .2 v 39 :

Lorsqu'ils eurent accompli : tout ce qu'ordonnait la LOI du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth leur ville... "

9. Présentation  de  Jésus au  Temple

Luc 2 v. 22 :

Les jours de purification (de Marie) étant accomplis, Joseph et Marie portèrent l'enfant au temple à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Et comme tout premier-né (selon la Loi de Moïse) ils le rachetèrent au Seigneur contre deux tourterelles.

Le jeune couple venant d'être recensé à Béthléem, revient à Jérusalem (où Marie a encore de la famille) et lorsque les jours légaux de purification furent écoulés, le couple se présenta au temple pour " racheter leur premier né " à l'Eternel. Comme ils n'étaient pas très fortunés, ils le rachetèrent modestement contre deux colombes.

Luc 2 v. 34 :

Or au même moment un vieillard vint au temple " poussé par l'Esprit ". Il prit Jésus dans ses bras et rendit grâce au ciel en disant à haute voix :

- Maintenant Seigneur tu peux laisser aller ton serviteur. Car mes yeux ont vu le salut que tu as préparé devant tous les peuples, la lumière pour éclairer les nations

Combien de fois le destin ou la main de l'Eternel nous a-t-elle fait rencontrer tel homme, ou telle femme à tel instant, à tel endroit ... dans des circonstances surprenantes ?

Et s'adressant à Marie le vieillard va être illuminé de l'Esprit et va prophétiser un message qui les concerne directement :

• Cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, il deviendra un signe qui provoquera la " contradiction... "

Mais plus terrible encore cette parole adressée à Marie :

• Et toi " une épée te transpercera l'âme " afin que les pensées de beaucoup soient dévoilées...

Marie ne comprendra pas cette prédiction de mauvaise augure, mais pourtant elle la gardera gravée au fond de sa mémoire et longtemps après lorsqu'elle rapportera ces phrases au médecin évangéliste Luc d'Antioche elle saura que le vieillard avait vu juste et que cette épée lui a un jour réellement " transpercé l'âme et brisé le coeur ! ..."

Et la Sainte Famille retourna à Nazareth. C'est là que le bébé Jésus a grandi, qu'il a fait ses premiers pas, dit sa première prière au Père dans les Cieux.

Le soir, lorsqu'il sera fatigué, Marie le prendra dans ses bras et le serrera tout contre son coeur, comme l'image que représentent tant de tableaux et de sculptures du monde entier.

Alors il écoutera Marie lui chanter une de ces douces mélodies que connaissent toutes les mamans du monde avant de fermer les paupières dans le petit lit en bois que son père adoptif lui a sculpté avec plein d'amour.

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